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« Un pari risqué »: Frank Vandenbroucke plaide pour des mesures supplémentaires

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste au Vif

Frank Vandenbroucke (Vooruit) s’est exprimé sur la situation sanitaire en Belgique, deux jours après le Comité de concertation. Pour le ministre de la Santé, les mesures actuelles ne sont pas suffisantes pour remplir les objectifs fixés. Des commentaires qui ont fait grincer des dents au MR.

Depuis ce week-end, Sciensano n’actualise plus son rapport quotidien des indicateurs du Covid en Belgique sur le dimanche. Si la hausse des contaminations n’est pour l’instant pas exponentielle, la pression sur les hôpitaux reste grande. Selon le ministre de la Santé Frank Vandenbroucke, qui était invité sur le plateau de l’émission « C’est pas tous les jours dimanche » sur RTL, le nombre de patients actuellement aux soins intensifs a augmenté de 15 à 20%, par rapport au week-end précédent. « Ce week-end, on va certainement dépasser les 560 en soins intensifs infectés par le Covid. On a 2.000 lits. On est très proche de la limite », précise-t-il.

Avec des conséquences sur les mesures Covid ? Pour rappel, le Comité de concertation de vendredi, avancé pour mauvais chiffres, n’a pas vu de grands changements, mais a chargé les responsables de l’enseignement de venir avec un plan d’attaque. Le ministre de la Santé était de son côté partisan d’une fermeture anticipée des écoles avant les vacances de Pâques, mais l’idée est loin de faire l’unanimité. « On a une ambition très importante pour après Pâques : rouvrir les écoles, dans la sécurité et en présentiel. Et pour le 1er mai : rouvrir cafés et restaurants« , rappelle Frank Vandenbroucke. Pour lui, il est toujours nécessaire de prendre d’autres mesures pour maitriser la circulation du virus et être sûrs d’atteindre cet objectif : « Si on se limite aux mesures décidées vendredi, c’est un pari très risqué. Je crois que, pour assurer les objectifs d’après Pâques, il faut des mesures supplémentaires. »

Ces commentaires ont fait grincer des dents au MR. « Critiquer les mesures d’un comité de concertation auquel on a participé est autorisé à certains », a réagi le président des libéraux francophones, George-Louis Bouchez. Sur le fond, « les décisions doivent être guidées par des données objectives et pas par des impressions sur l’un ou l’autre secteur ».

https://twitter.com/GLBouchez/status/1373633810890436613Georges-L BOUCHEZhttps://twitter.com/GLBouchez

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Pression sur les écoles

Mais lesquelles ? Le ministre reste prudent sur sa communication, souhaitant ne pas devancer des décisions, collectives, prises par le Comité de concertation. « On est devant un choix. Si l’on dit qu’au niveau des écoles, il est difficile de prendre des mesures d’envergures, alors il faut prendre des mesures fortes dans d’autres secteurs ».

Le ministre de la Santé n’appuie cependant pas la demande des ministres de l’Enseignement de vacciner les enseignants en priorité. « Ce n’est pas en vaccinant les enseignants qu’on va limiter les clusters dans les écoles, car ce sont des clusters qui se développent entre les enfants. » Il a insisté sur la stratégie de vaccination actuelle, qui prévoit de traiter d’abord les plus vulnérables en fonction de leur âge et de leur état de santé, « ce qui prendra encore des semaines ». Les ministres de l’Enseignement des trois Communautés (Caroline Désir, Ben Weyts et Lydia Klinkenberg) ont demandé cette semaine au fédéral de considérer le personnel enseignant comme groupe prioritaire pour la vaccination contre la Covid-19. Ils ont envoyé un courrier en ce sens au Premier ministre Alexander De Croo et au ministre de la Santé publique Frank Vandenbroucke.

Vendredi, le comité de concertation (codeco) a chargé les ministres de l’Enseignement d’élaborer pour lundi une liste de mesures à court terme dans le but de limiter encore les risques de contamination à l’école. Le codeco a déjà décidé de rendre le port du masque obligatoire également en 5e et 6e primaires, ainsi que de reporter après les vacances de Pâques le retour au présentiel à temps plein, qui était prévu pour le 29 mars dans le 2e degré de l’enseignement secondaire.

Santé mentale

Interrogé par De Zondag, le ministre de la Santé a également évoqué la santé mentale des Belges, fragilisée par cette crise, et qui doit devenir « une priorité absolue ». Pour l’instant, c’est une réalité difficile à quantifier, mais cela pourrait bientôt changer. « Cela doit changer rapidement. Nous travaillons actuellement à l’élaboration d’un tableau de bord sur le bien-être mental. Mais cela arrive trop tard pour certains, je l’admets. »

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