
Un nouveau cadre de référence pour éviter les discriminations lors des contrôles policiers
La ministre de l’Intérieur, Annelies Verlinden (CD&V) a présenté vendredi une nouvelle circulaire destinée à instaurer un cadre de référence pour les profilages et les contrôles professionnels effectués par la police fédérale et les zones de police locales. L’objectif est d’éviter le profilage ethnique, donc les discriminations, et de reconstruire la confiance avec les citoyens.
Le profilage ethnique n’a pas sa place dans les contrôles menés par la police« , a insisté Annelies Verlinden, lors d’une conférence de presse. « Quand on écoute les jeunes on a l’impression que la police cible certains groupes plus que d’autres. La plupart des policiers font un travail irréprochable mais certaines critiques sont justifiées. »
Ce nouveau cadre vise donc à rétablir la confiance entre les services de police et la population, en particulier les jeunes. Il se compose de quatre phases. La première concerne la sélection de la cible du contrôle. La circulaire précise que ce choix doit être dicté par « un comportement objectivement observé, des faits et des circonstances de temps ou de lieu spécifique à la situation » et rappelle que « les caractéristiques personnelles et de groupe ne constituent jamais une raison justifiée de procéder à un contrôle« .
Vient ensuite la motivation du contrôle. Celle-ci doit être communiquée à la personne concernée de façon transparente et respectueuse, de préférence en amont du contrôle et à l’initiative du policier. « La communication est la clé », a commenté Annelies Verlinden. La troisième étape porte sur le traitement respectueux de la personne contrôlée. L’intervention doit être assertive et claire mais effectuée avec empathie, sans partis pris et avec une communication ouverte, précise la directive. Enfin, l’action des policiers doit faire l’objet d’une remise en question critique juste après la fin du contrôle, mais également a posteriori, lors de séances de débriefing.
La ministre a ensuite passé en revue plusieurs facteurs indispensables au succès de l’instauration du cadre de référence. Elle a notamment mentionné l’importance d’une mise en œuvre coordonnée au sein des polices locale et fédérale ainsi que dans les écoles de police, la nécessité pour les dirigeants de la police de promouvoir ce cadre et la place centrale occupée par la formation et la sensibilisation des agents.
Cette circulaire est le résultat d’une phase de préparation et de test de longue haleine menée depuis plusieurs années par les zones de police de Gand, Anvers, Bruxelles-Nord et Malines, a précisé Olivier Slosse, chef de corps de la zone de police de Bruxelles-Nord. Son homologue de la zone de Bruxelles-Capitale/Ixelles, Michel Goovaert, à de son côté précisé que l’établissement d’une relation saine entre la police et la jeunesse était « une priorité » et que celle-ci nécessitait que « tout le monde se mette autour de la table et travaille ensemble pour éviter que nos jeunes se laissent influencer », notamment par les réseaux sociaux. « Faire de la bonne police n’est pas que l’affaire de la police« , a ajouté Annelies Verlinden.