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Un été épistolaire qui n’affectera pas la feuille de route du cdH

Le Vif

Les choix du cdH d’entrer en coalition avec le PS dans les Régions et de refuser des négociations avec le CD&V, le MR et la N-VA au fédéral ont été évoqués ces dernières semaines dans divers courriers émanant soit du président de parti lui-même, pour les justifier, soit de personnalités étiquetées centristes, pour les contester.

Le journal Le Soir est revenu sur ces courriers ces derniers jours, épinglant un cdH écartelé « entre approbation et malaise ».

Alors que certains membres ou mandataires du parti ont regretté, anonymement, que le cdH n’ait pas profité de l’après scrutin pour se démarquer enfin du PS et s’engager dans un gouvernement fédéral de réforme socio-économique, le président du cdH Benoît Lutgen, et les ministres et chefs de groupe du parti, leur ont écrit pour expliquer, dans le détail, les choix opérés.

Le courrier revient sur les acquis de la négociation au profit des jeunes, des aînés, de l’éducation et des entreprises et sur l’absence de confiance vis-à-vis de la N-VA, parti porteur d’un projet jugé « destructeur pour notre pays ».

Au cdH, on assure que ce courrier ne constituait nullement une réponse à un prétendu malaise. « Il avait la même vocation que d’autres courriers du même type envoyés précédemment », explique un proche de la présidence. « Nous envoyons ce type de courrier après chaque grand événement politique, élection, constitution de gouvernement. Ce fut le cas en 2004, 2007, 2009 et 2010. Cela permet de voir ce que nous avons engrangé dans les accords à l’aune des différents éléments de programme », précise-t-il. « Quant au délai, il a été quelque peu reporté en raison des vacances ».

Rue des Deux Eglises, on semble ne pas accorder d’importance aux quelques agitations qui animent certains. « Elle se produisent dans l’anonymat. Ce sont des habitudes malheureuses, sans doute le fruit de l’un ou l’autre qui privilégient leur propre carrière », commente un conseiller. Au-delà, on renvoie aux accords de gouvernement qui ont été approuvés à l’unanimité des 400 participants présents au congrès de Louvain-la-Neuve, ainsi qu’aux événements de Libramont qui ont rassemblé 1.100 mandataires sans susciter la moindre controverse.

Jeudi, Le Soir évoque également deux courriers du mois de juillet d’économistes et de patrons d’entreprises, réputés proches du cdH, regrettant le choix de parti de refuser les négociations pour la constitution du gouvernement fédéral. Selon eux, le parti a fui ses responsabilités à l’heure où d’importantes réformes socio-économiques seront nécessaires. Ces deux courriers ont respectivement été envoyés par Olivier Lefèbvre, ancien patron de la bourse de Bruxelles, et Baudouin Velge, ex-cadre de la FEB, mais le quotidien a identifié une dizaine de personnalités à l’origine de la démarche. Ils ont notamment participé à des réunions communes.

L’un d’entre eux, Jean Hilgers, directeur à la Banque nationale, s’est « désolidarisé » de cette initiative.

Là aussi, l’entourage de la présidence relativise la portée des critiques. « Nous sommes parfois étonnés de lire que l’un ou l’autre économiste, cité comme potentiel futur ministre MR, redevienne étiqueté cdH. Peut-être y a-t-il là aussi quelque ambition personnelle », commente un observateur. « Sur le fond, on sait pourquoi le cdH a dit non à la N-VA. Il s’agit d’un parti qui n’a pas renié son ADN, l’héritage nationaliste de la Volksunie et ses velléités indépendantistes, ses accointances avec certains mouvements nettement moins démocratiques. Et sur le plan économique, son programme est très à droite. Enfin, on voit quel respect elle voue aux institutions, on en a la confirmation avec Bart De Wever jouant aux carte à la Chambre ».

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