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Tuerie de Liège : Geens veut imposer un traitement aux radicalisés dans les prisons

La Justice devrait être en mesure d’imposer un parcours de désengagement aux détenus radicalisés comme elle peut le faire pour les délinquants sexuels, a suggéré lundi le ministre de la Justice, Koen Geens, en commission de la Chambre. Le suivi de ce « traitement » conditionnerait notamment l’octroi de congés pénitentiaires.

Actuellement, il n’est pas possible d’imposer aux prisonniers de suivre une formation, de consulter un psychologue, etc. Les détenus radicaux « contagieux » (recruteurs, meneurs, idéologues) sont enfermés dans des ailes distinctes à Ittre et Hasselt. La question se pose aussi de savoir que faire avec les détenus radicaux « non contagieux ». Il n’est pas possible de leur imposer un processus de déradicalisation.

A entendre le ministre, Benjamin Herman, l’auteur de la tuerie de Liège, présentait jusqu’alors un profil classique: « un jeune détenu, soumis dès son jeune âge à la consommation de drogue, à l’intelligence faible et très influençable. Un profil que l’on rencontre souvent dans nos prisons », a-t-il souligné.

Le ministre a défendu le travail fourni par les différents services qui ont contrôlé et pris en charge Benajamin Herman. « Je n’ai pas le sentiment que des fautes qui auraient absolument dû être évitées ont été commises ». L’octroi de congés par l’administration pénitentiaire a été mis en cause. Le ministre n’est pas fermé à l’idée de donner plus de pouvoir encore au tribunal d’application des peines, mais des moyens pour la Justice devront suivre, a-t-il averti.

Les députés ont voulu en savoir sur la radicalisation de Benjamin Herman, sans avoir toujours les réponses qu’ils attendaient. La conversion à l’islam du détenu remonte à son séjour à la prison d’Arlon, il est renseigné comme ayant participé à des prières de groupe et rencontré en préau des détenus radicalisés. Il est mentionné dans deux notes de la Sûreté de l’Etat en 2017 ainsi que par la police du Luxembourg. Mais les éléments paraissaient insuffisants pour qu’il soit inscrit comme radicalisé.

Quant à la note du chef de quartier de la prison de Marche datée du vendredi précédant la tuerie, elle ne dit pas grand chose sur le futur tueur. « Au niveau de la communication de l’information, on n’a pas si mal fait mais le type en question n’était pas très spécial. A première vue, c’était un criminel de droit commun », a jugé le ministre, rappelant au passage que les motifs du tueur ne sont pas connus à ce jour. (

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