Theo Francken

Theo Franken : « 53% des entrepreneurs flamands votent pour la N-VA »

Theo Francken Theo Francken est député (N-VA).

Si l’Open VLD croit vivre une époque formidable, l’entrepreneur flamand vit surtout une époque effrayante, estime Theo Francken. Le député N-VA note aussi le retour de la peur de la N-VA.

Dans l’épopée « The Gladiator », le général Maximus qualifie ses troupes de « mean and hungry », malins et affamés. Je ne trouve pas de meilleure description pour présenter les 350 entrepreneurs présents à notre événement MeerOndernemen organisé à Louvain. Ils étaient venus pour nous écouter, mais surtout pour être entendus : sur la nouvelle vague d’impôts et d’incertitude juridique, mais aussi sur les difficultés à emprunter ou le manque de personnel motivé. Selon un sondage récent du Syndicat Neutre pour Indépendants, 53% des entrepreneurs votent pour la N-VA. Plus que jamais, l’entrepreneur flamand place ses espoirs en la N-VA. Même si l’Open VLD croit vivre une époque formidable, l’entrepreneur flamand vit surtout une époque effrayante. L’optimisme c’est bien, le réalisme c’est mieux.

« Ma grand-mère »

En parlant de réalisme, ceux qui prétendent que la N-VA s’essouffle feraient bien de retomber sur terre et d’arréter de croire Twitter. Si la réalité était sur Twitter, notre parti se serait essoufflé depuis des années. Bruno Tobback a raison quand il affirme dans une interview de ce week-end que « Twitter est le café des journalistes, des politiques et des académiciens. Mais mes voisins n’y sont pas. Et ma grand-mère certainement pas ». J’ai d’ailleurs trouvé que c’est une interview excellente, sincère et sans insultes à l’égard de la N-VA. Un soulagement après l’écart de Caroline Gennez qui a déclaré que « le sp.a ne pourra jamais réaliser d’accord gouvernemental avec la N-VA ». Elle oublie que nous travaillons ensemble dans le gouvernement flamand depuis plus d’une décennie et que depuis janvier nous collaborons dans des dizaines d’administrations communales.

Infréquentable

Tout est bon pour nous descendre en flèches. Il faut attiser la crainte. Il est certain que depuis le lancement de notre plan confédéral tous les excès sont permis du côté francophone. Infréquentable est d’ailleurs le nouveau mot à la mode. Selon Olivier Chastel, notre ministre du budget, mais incompétent en néerlandais, « la N-VA est la zone no go des libéraux francophones, même pour le volet socio-économique ». Reste à deviner où se situent les différences. La composition de listes est en cours et en tapant publiquement sur la N-VA, on essaie de tomber dans les grâces de Charles Michel. Tirer sur l’ennemi public numéro 1 fonctionne toujours. N’oubliez pas que le MR en a assez de l’opposition wallonne. Ils veulent à nouveau gouverner en Wallonie, s’il le faut avec leur ennemi juré le PS. Et si frapper sur la N-VA permet d’amadouer le PS, pourquoi ne pas le faire ?

Cette attitude montre que la peur du changement, la crainte de la N-VA n’a jamais disparu. Les résultats de notre sondage, qui révèle qu’un Bruxellois sur trois opterait pour la Flandre en cas de choix, a augmenté la nervosité dans les quartiers généraux de partis francophones parce que notre revendication sur Bruxelles gagne en crédibilité grâce à notre choix pour le confédéralisme. Si l’idée de Bruxelles capitale flamande dans un scénario d’indépendance semble théorique à certains, ce n’est plus le cas dans un modèle confédéral. Les ricanements francophones ont cessé, le doute s’est insinué dans leurs rangs.

Focalisation sur le contenu

S’il y a quelque temps Carl Devos écrivait toutes les semaines sur son blog que « la N-VA va mal », il écrit maintenant que c’est surtout le sp.a qui éprouve des difficultés. Le lancement de nos textes de congrès a été le moment de basculement. Et selon les sondages, 40 à 45% des répondants s’y retrouvent. Il est bon à savoir que nous jouons sur près de la moitié de l’électorat, alors que tout le reste doit se partager l’autre (grosse) moitié du gâteau.

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