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Tests sérologiques commandés par la Belgique: la société DiaSorin réagit

Thierry Denoël
Thierry Denoël Journaliste au Vif

Suite à la publication de notre article sur l’étude comparative danoise qui remet en cause la fiabilité du test sérologique DiaSorin (dont la Belgique a acquis un million d’exemplaires), la firme italienne DiaSorin a tenu à réagir, ce 20 août.

Marco Minolfo, Coporate legal affairs de la firme, attire notre attention sur le fait le Public Health England (PHE) et les hôpitaux universitaires d’Oxford ont évalué la spécificité du test sérologique Liaison Sars-Cov2 de DiaSorin à 98,6%, en conformité avec ce que la firme annonçait dans les instructions d’utilisation de son produit. Marco Minolfo souligne, en outre, que le seuil de spécificité minimum fixé à 99% par les scientifiques danois est arbitraire, le PHE, lui, le fixant à 98%, ajoutant que chaque autorité locale établit ses propres règles scientifiques. Dès lors, DiaSorin est en désaccord avec les conclusions de notre article « qui nuisent à son image ».

Contactée par nos soins avant la publication de l’article, DiaSorin nous avait déjà fait savoir que son test avait été évalué conformément à ce qui était annoncé dans les instructions du test par les autorités britanniques et françaises, ce que nous avions relayé et que nous relayons, ici, à nouveau. Nous sommes bien conscient que le seuil danois de 99% est arbitraire, comme l’est celui des britanniques ou celui de l’Agence belge du médicament (<95%). Il est aussi plus exigeant et le professeur Ullum de l’université de Copenhague en explique la raison dans notre article. Les scientifiques danois ont évalué la spécificité du test DiaSorin à 97,2% et le labo de l’AZ Delta de Roulers à 96,43%. Or un seul pour-cent en termes de spécificité peut faire la différence au niveau de tests positifs qui se révéleraient de faux positifs.

Rappelons également qu’une information judiciaire pour suspicion de corruption a été ouverte par le parquet de Bruxelles suite à nos premières révélations, fin juin, sur les conditions entourant l’achat d’un million de tests sérologiques par l’AFMPS à DiaSorin. Elle est toujours en cours. L’AFMPS a, de son côté, également réagi en répétant que, « sur la base des connaissances scientifiques actuelles, ce test (Ndlr : celui de DiaSorin) répond à toutes les exigences et peut être utilisé sans aucun problème ». L’AFMPS critique l’évaluation de l’étude danoise, mais aussi celle de l’AZ Delta et celle de la Task Force Serology des Pays-Bas (qui réunit tous les labos de renom du pays), lesquelles se sont révélées négatives pour le test de DiaSorin. L’agence ajoute qu’un audit interne fédéral a estimé qu’il n’y avait eu aucun manquement juridique ou déontologique visant à favoriser illégalement un employé de l’AFMPS ou des tiers, que ce soit lors de l’achat ou de l’attribution de la validation du test DiaSorin.

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