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Douze familles, refusées à Fedasil, se sont retrouvées à la rue jeudi soir

Une équipe mobile du Samusocial de Bruxelles a été assaillie par 12 familles immigrées, notamment ukrainiennes, jeudi soir, devant l’Office des étrangers, boulevard Pachéco à Bruxelles, a déclaré le Samusocial vendredi. Ces familles n’avaient pas pu obtenir de place dans un centre d’hébergement de Fedasil, l’agence fédérale pour l’accueil des demandeurs d’asile.

Tout le monde a très froid et certains enfants sont déjà malades », a témoigné jeudi soir une travailleuse de la maraude, l’unité mobile d’aide du Samusocial. Pour cet organisme régional, cette situation est devenue intenable pour son équipe mobile qui doit gérer les effets de la crise de l’asile une fois la nuit tombée.

« L’Office des Étrangers a rouvert ses portes, jeudi, après le congé de Toussaint. Des dizaines de familles ont enregistré leur demande d’asile mais se sont retrouvées sans avoir l’hébergement qui doit normalement leur être octroyé. Nos équipes sont dans l’impossibilité de trouver des solutions pour chacun de ces demandeurs d’asile, les capacités d’accueil d’urgence régionales restant limitées et ne permettant pas de pallier une crise d’envergure nationale », a déclaré le Samusocial bruxellois.

« En interrogeant les familles restées sans hébergement », a expliqué l’une des travailleuses de la maraude, « nous comprenons que l’Office des Étrangers enregistre d’abord les demandes d’asile puis informe les demandeurs qu’il n’a pas de solution de logement et leur montre la porte. […] Ils se retrouvent coincés dans un pays qui n’est pas capable de les accueillir! Pourquoi fonctionner de la sorte? », a-t-elle questionné.

Des solutions mineures et insuffisantes

« Nos équipes espèrent aujourd’hui qu’une réponse consistante va être mise en œuvre afin de pouvoir enfin proposer des solutions de mise à l’abri, au chaud et en sécurité, pour ces personnes en demande d’aide », a sollicité le Samusocial. « Depuis la crise du Covid, le Samusocial a régulièrement souligné le manque de places pour les familles en Région bruxelloise. Aujourd’hui, face au manque de solutions immédiates proposées pour les familles demandeuses de protection internationale, la crise de l’accueil atteint son paroxysme à quelques jours de l’hiver », a-t-il expliqué.

« Le Samusocial agit dans la mesure de ses capacités et a ouvert vingt places supplémentaires dans son centre pour familles de Woluwe-St-Lambert. Cette disposition est importante pour les personnes qui en bénéficient mais reste mineure et insuffisante pour répondre à cette crise qui n’a de cesse de se renforcer dans le contexte de l’arrivée de l’hiver. En outre, il est compliqué pour un dispositif d’urgence comme le nôtre d’ouvrir ces places et d’accueillir ces personnes sans connaître leur hypothétique date de sortie. Nous n’avons aucune vision à court ou à moyen terme sur les capacités qui se libéreront dans le réseau Fedasil », a-t-il déploré.

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