Le PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, archétype, selon l’auteur, du capitaliste à combattre. © belgaimage

Contre le capitalisme destructeur, « désigner l’ennemi » et renouer avec la lutte des classes ?

Gérald Papy
Gérald Papy Rédacteur en chef adjoint

Pour le sociologue Nicolas Framont, les classes bourgeoises sont des « parasites »et nuisent à la majorité de la population

«Les idéologues du système capitaliste redoublent d’efforts pour nous convaincre que les décisions économiques ont davantage de rapport avec « un orage ou un tremblement de terre » qu’avec des décisions prises par des individus de chair et d’os.» Dans ces conditions, «quel intérêt y aurait-il à nous battre?», énonce Nicolas Framont, «vendeur de fruits et légumes au marché», sociologue et rédacteur en chef du magazine Frustration, dans Parasites (1), ainsi qu’il qualifie les classes bourgeoises.

(1) Parasites, par Nicolas Framont, Les Liens qui libèrent, 282 p.
(1) Parasites, par Nicolas Framont, Les Liens qui libèrent, 282 p. © National

Pour lui, il importe de balayer le flou sur les responsables des préjudices occasionnés par le capitalisme car «une fois que l’ennemi est identifié, la guerre peut commencer». Les dirigeants politiques, à une écrasante majorité issus des classes aisées, les chefs d’entreprise, soumis à leurs actionnaires, et les journalistes, dépendants de patrons principalement venus de la grande entreprise, sont ces adversaires à combattre. Mais, en France, ni les syndicats adeptes du dialogue social (bien que la contestation de la réforme des retraites le démente), ni les partis de gauche convertis à la doxa capitaliste ne sont en mesure de faire pièce à ce diktat.

Malgré l’individualisme entretenu par les gouvernants, notamment dans le monde du travail, via la psychologie positive, Nicolas Framont croit possible un sursaut venu du peuple. Il le sera, selon lui, en cultivant l’espoir, la seule possibilité qu’il y ait un avenir meilleur, en apprenant le rapport de force et en renonçant – temporairement – au dialogue et en reconstruisant une morale de classe. Bref, un programme révolutionnaire qui inquiétera certains par son potentiel de violence mais en réjouira d’autres par l’alternative qu’il offre dans un monde qui ne va pas bien.

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