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Syndicats: « Il est urgent de rééquilibrer la balance de la justice fiscale »

Vêtus de rouge et de vert, environ 400 membres de la FGTB et de la CSC se sont réunis, sous un froid soleil, devant la Tour des Finances à Bruxelles. Ils sont venus pour défendre le pouvoir d’achat et exiger une meilleure répartition des richesses, munis d’une pinata géante en forme de coffre-fort…

Plusieurs rassemblements du même type sont organisés en Belgique en cette journée d’action. C’est le cas à Marche-en-Famenne, Liège, La Louvière, Eupen ou encore Anvers. Les fédérations régionales bruxelloises des syndicats de la CSC et de la FGTB plaident notamment pour une réforme fiscale ambitieuse et juste.

   « La fiscalité est un levier puissant et essentiel lorsqu’on parle de redistribution des richesses. Malheureusement, depuis de nombreuses années, cette fiscalité pèse trop lourdement sur les revenus du travail, sur la consommation (TVA, accises,…), et donc sur les travailleurs et travailleuses », s’insurgent les syndicats. « Dans le contexte actuel de crise du pouvoir d’achat, il est urgent de rééquilibrer la balance de la justice fiscale et d’investir massivement dans les services publics, la sécurité sociale et les services essentiels. »

   Pour illustrer leur propos, les syndicalistes ont détruit, à coups de bâton, une pinata géante en forme de coffre-fort, libérant une rivière de pièces en chocolat qu’ils ont ensuite distribuées aux passants. « Il est temps d’agir fiscalement et de délier solidairement et équitablement les cordons de la bourse. Il faut aller chercher le fric là où il est, c’est-à-dire sur les épaules les plus larges« , martèle un militant CSC, galvanisé par les sifflets et les roulements de tambour.

   A ses côtés, Estelle Ceulemans, secrétaire générale de la FGTB Bruxelles embraie: « D’après les chiffres officiels du SPF, on évalue les recettes fiscales fédérales à 157 milliards d’euros; 59 milliards d’entre eux proviennent des travailleurs via l’impôt des personnes physiques et 53 milliards via la TVA et les accises, également alimentées par les travailleurs. Par contre les sociétés ne contribuent, à cette manne financière, qu’à hauteur de 20 milliards d’euros. Autrement dit, leur apport n’est que de 13%. »

   Au pied de la Tour, une série de pancartes aux slogans accusateurs jonchent le parvis: « Quand les prix d’énergie s’envolent… les profits d’Engie aussi », « Bayer a donné 3 milliards aux actionnaires. Et moi?! Un salaire de misère », « Je veux allumer mon chauffage et remplir mon caddie. Vivaldi, bloquez les prix« , « Plus de 000 à nos salaires, pas dans la poche des actionnaires ».

   Les manifestants des syndicats chrétien et socialiste appellent, donc, à une fiscalité allégée sur le travail pour les bas revenus ainsi que sur les allocations sociales (en particulier les pensions). Ils veulent aussi un impôt des sociétés avec une véritable participation du pouvoir économique (comprenez les multinationales) au bien-être de tous et une taxation « juste » du capital. « Il est urgent d’instaurer un impôt sur la fortune et sur les plus-values boursières », épinglent-ils.

   Cette action s’inscrit dans la continuité de celles menées par les syndicats pour défendre le pouvoir d’achat depuis plusieurs mois. À la mi-décembre, une manifestation nationale avait drainé plus de 16.000 personnes à Bruxelles.

   Le rassemblement s’est disloqué vers 11h30.

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