Manifestation à l'ULB mardi soir, 10 janvier. les étudiants et les parents pointent du doigt les responsables. ©N Jabak

Manifestation à l'ULB mardi soir, 10 janvier. les étudiants et les parents pointent du doigt les responsables. ©N Jabak

Manifestation à l’ULB: parents de l’étudiante violée et étudiants accusent

Stagiaire Le Vif

Suite au viol d’une étudiante de 21 ans le 28 décembre, 200 manifestants environ ont répondu à l’invitation de rassemblement du Bureau des Étudiants Administrateurs (BEA), le soir du mardi 10 janvier à l’ULB. Les parents de l’étudiante violée demandent aux étudiants de communiquer les agressions, de témoigner pour soutenir leur cause. Les organisateurs et les étudiants pointent du doigt les responsables et proclament la sécurité à l’université.

Mardi 10 janvier soir, sous la pluie, dans le froid, 200 manifestants environ, en majorité des étudiants en blocus, arrivent au fur et à mesure et se rassemblent calmement. La manifestation à l’ULB est organisée par le BEA (Bureau des Étudiants Administrateurs). A 18h45, un homme et une femme s’approchent du micro qui a été installé. Ce sont les parents de la jeune étudiante tabassée et violée, mercredi 28 décembre, vers 21h, au campus la Plaine à l’ULB, à Ixelles.

L’homme prend la parole : « Ça s’est passé très, très près d’ici. Notre fille ne peut plus suivre ses cours, elle est enfermée à la maison, elle est sous anxiolytiques, elle prend des somnifères, elle a des crises de panique. Sa vie a basculé en quelques minutes. Ça lui est arrivé à elle, mais ça aurait malheureusement pu être quelqu’un d’autre, quelqu’un d’entre vous, et ça ne peut plus arriver

Le père précise que la presse parle « d’agression sexuelle, mot utilisé avec beaucoup de pudeur alors que ce qui s’est passé est un viol avec violence, un viol aggravé avec circonstances aggravantes. »

Après la manifestation à l’ULB, un appel à témoignages

Le père de la victime, les larmes aux yeux, estime que « l’ULB a une responsabilité dans ce qui s’est passé », parce qu’un seul gardien était présent ce soir-là. Lui-même a été sur les lieux quelques minutes après les faits, mais qu’il n’y avait pas « le bel éclairage qu’il y a aujourd’hui. » Les parents de l’étudiante violée demandent aux étudiants de témoigner.

Le père souligne que plusieurs étudiantes, par le passé, ont rapporté à l’ULB, via le BEA, la FEF (la Fédération des étudiants francophones) ou d’autres organismes des problèmes d’éclairages et de sécurité. Il les invite à lui communiquer des éléments de telle nature, comme le viol ou le harcèlement, pour en faire « un usage militant. »

La mère prend la parole pour inviter à son tour tout le monde à transmettre par email des témoignages. Elle demande à son fils de distribuer un bout de papier. La demande est formulée avec une adresse mail : safecampus@hotmail.com. Les parents de l’étudiante violée demandent aux étudiants de communiquer les agressions sexuelles et les harcèlements subis.

Urgentes demandes estudiantines

Les représentants des organisateurs de la manifestation à l’ULB et des étudiantes prennent tour à tour la parole. Emila Hoxhaj, présidente de la FEF, accuse la ministre francophone de l’enseignement supérieur, Valérie Glatigny (MR), de faire « le choix de ne rien faire ». Elle réclame des lieux d’études et de travail ouverts et inclusifs, des projets de prévention, d’intervention et de traitement de plainte et d’accompagnement, soutenus par les établissements et les politiques.»

Une autre étudiante exige un milieu éducationnel actif sur les discriminations, «pour toute la communauté estudiantine.» Elle demande que toute personne travaillant au contact avec les étudiants soit sensibilisée et formée par un personnel qualifié, que ce soit un agent de sécurité, ou un professeur. Par ailleurs, l’étudiante demande un service de prise en charge des violences sexuelles compétent, «adapté aux besoins. »

Après les discours, une étudiante invite les gens à faire deux chaînes humaines sur le sentier et à allumer des lampes de poche. Puis elle demande d’éteindre la torche et de faire une minute de cris et de hurlements pour montrer la colère ressentie par les manifestants. La foule répétait pour quelques minutes : « Agresseur on te voit, victime on te croit. »

Nahida Jabak

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire