La secrétaire d'Etat à l'Asile et à la Migration Nicole de Moor a longtemps donné du fil à retordre à Ecolo sur la question des demandeurs d'asile

Nicole de Moor (CD&V) veut une initiation à la citoyenneté pour les travailleurs migrants

La secrétaire d’État à l’Asile et la Migration Nicole de Moor (CD&V) a convoqué une conférence interministérielle sur la migration dite « de travail ». Une initiation à la citoyenneté pour les travailleurs migrants devrait être envisagée, indique-t-elle vendredi dans un communiqué.

La convocation de cette conférence interministérielle est liée aux problèmes concernant la procédure de permis unique (travail et séjour). Ces demandes ont presque doublé l’an dernier, pour atteindre 9.543 premiers permis délivrés.

« Le système a le vent en poupe, ce qui est logique compte tenu de l’étroitesse du marché du travail, mais nous devons être vigilants face aux abus », souligne la mandataire CD&V dans un communiqué.

Des dossiers récents, comme celui de l’entreprise chimique Borealis, soupçonnée d’avoir exploité des centaines de travailleurs étrangers sur un chantier du port d’Anvers, ainsi que des études « montrent que le permis unique fait parfois l’objet d’abus et que le travailleur se retrouve parfois dans une situation de grande dépendance vis-à-vis de l’employeur ». Le travailleur ne connaît pas toujours ses droits ou ne dispose pas des informations nécessaires pour les exercer, déplore Mme de Moor.

Dès lors, une initiation à la citoyenneté s’impose à ses yeux. « Aujourd’hui, les travailleurs migrants en sont exemptés; on n’attend pas d’eux qu’ils apprennent la langue ou qu’ils s’intègrent. Or, ceux qui sont intégrés sont mieux à même de faire valoir leurs droits. En outre, la pratique montre que les travailleurs migrants restent souvent plus longtemps dans notre pays et ont donc tout intérêt à bien s’intégrer », selon Mme de Moor.

Outre l’initiation à la citoyenneté, la ministre voudrait aussi exiger des garanties de logement convenable, via une condition explicite au moment de la demande ou un meilleur échange d’informations et de meilleurs contrôles.

Elle veut aussi offrir plus de temps aux victimes d’infractions commises par l’employeur pour trouver un nouvel employeur, une fois que l’inspection sociale a mis fin à l’emploi. La période de 90 jours pour trouver ce nouveau job devrait s’étendre à 180 jours, selon la secrétaire d’État. Nicole de Moor veut aussi voir inscrit dans la loi que le coût de la procédure (138 euros) est à charge de l’employeur.

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