Skeyes : « La conciliation sociale n’a plus de sens »

La conciliation sociale au sein du contrôleur aérien Skeyes a été interrompue. Elle « n’avait plus de sens », a indiqué Skeyes vendredi soir dans un communiqué, pointant du doigt le syndicat chrétien CSC.

« Le 29 mars 2019, un processus de conciliation sociale a été initié par une décision du ministre de l’Emploi, de l’Économie et des Consommateurs entre la direction et les organisations syndicales de Skeyes afin de continuer à mener à bonne fin la concertation sociale et d’essayer de trouver un accord », explique Skeyes dans la communication.

« La demande principale qui restait du côté des employés pour la conciliation concernait la réduction du temps de travail », relate la direction. Cette dernière aurait notamment proposé une diminution du temps de travail de 35 à 32 heures par semaine pour l’aéroport de Bruxelles-National et 30 heures pour celui de Liège ainsi que des primes. Les contre-propositions de la CSC allaient plus loin, mais entraînaient « de très lourdes conséquences pour les aéroports, les compagnies aériennes et les passagers », d’après Skeyes.

La direction « a dû constater que certains partenaires n’étaient pas disposés à faire des compromis (…) Vu l’attitude de la CSC, la poursuite de la conciliation n’avait plus de sens », souligne encore Skeyes.

Kurt Callaerts de la CSC-Transcom a confirmé à Belga le blocage des négociations. « Nous voulions consulter notre base sur une série de points, mais le temps nécessaire ne nous a pas été accordé. » Le syndicat chrétien n’a pas souhaité accepter de propositions sans demander l’avis de sa base. Selon le syndicaliste, les syndicats seront invités dès samedi à se réunir afin de décider de la suite à apporter aux événements.

Le syndicat socialiste CGSP a réagi en fin de soirée, appelant à conclure des « accords constructifs » plutôt que se livrer à des « provocation ». Tous les éléments seraient sur la table pour parvenir à un accord équilibré pour chacun.

La CGSP appelle la direction à garantir l’engagement de personnel supplémentaire au cours des prochaines années. Dans le même temps, l’organisation syndicale demande aux travailleurs « faire le maximum d’efforts pour continuer à exécuter le travail et les opérations prévus, avec la sécurité comme priorité ».

L’interruption de la conciliation intervient alors qu’une nouvelle fermeture du ciel est prévue dans la nuit de vendredi à samedi, entre 1h30 et 4h30, faute de pouvoir réunir le nombre nécessaire de contrôleurs aériens. Plusieurs aiguilleurs du ciel se sont déclarés malades.

L’espace aérien belge a été fermé à de nombreuses reprises au cours des derniers mois, sur fond de tensions sociales et de manque d’effectifs, le plus souvent durant quelques heures au cours de la nuit.

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