© Belga

Seraing doit délivrer les permis d’urbanisme pour le démantèlement des hauts fourneaux

Le bourgmestre de Seraing Alain Mathot a annoncé lundi, lors du conseil communal, qu’il se réservait, alors que le collège dispose depuis 15 jours du dossier complet, le droit d’octroyer à ArcelorMittal les permis d’urbanisme dans le cadre du démantèlement des hauts fourneaux à la suite de la fermeture de la phase à chaud de la sidérurgie

Le bourgmestre, pour expliquer sa position, estime qu’ArcelorMittal manque de respect à l’égard de la Ville de Seraing.

Alors que la reconversion des terrains comprenant les anciens outils de la sidérurgie sérésienne était évoquée, le bourgmestre de Seraing a fait savoir au conseil que le collège n’octroiera les permis de démantèlement de ces outils qu’à la seule condition qu’ArcelorMittal se montre respectueux dans les discussions actuellement en cours entre la Ville et le géant de l’acier concernant des investissements que Seraing veut réaliser au départ de sites appartenant à ArcelorMittal.

M. Mathot souhaite que les relations entre les parties se normalisent et qu’un contact soit rapidement pris par ArcelorMittal afin de poursuivre les discussions avant d’évoquer le démantèlement.

Un consortium d’entreprises a été choisi pour cette tâche, qui sera également réalisée par une partie des travailleurs rassemblés au sein d’UDIL.GE, une structure créée par la région wallonne au lendemain de l’accord industriel et social survenu entre celle-ci, ArcelorMittal et les syndicats en décembre 2013.

110 hectares de terrain à réaffecter en zone économique et d’habitats

Le bourgmestre de Seraing Alain Mathot a expliqué lundi soir, lors du conseil communal, que les 110 hectares actuellement occupés par les outils de la phase à chaud de la sidérurgie sérésienne seraient réaffectés à de l’habitat et à des zones économiques.

La Ville de Seraing actualise son MasterPlan et réfléchit à l’affectation de diverses zones pouvant accueillir des entreprises ou de l’habitat. Parmi ces zones figurent les 110 hectares sur lesquels se trouvent encore à l’heure actuelle les outils de la phase à chaud d’ArcelorMittal, outils amenés à être démantelés dans le futur.

Si le bourgmestre a admis qu’un « haut fourneau avait ‘de la gueule' », il n’en reste pas moins dubitatif sur l’aspect culturel qu’un tel outil peut représenter. « Il faut entre 40 et 50 millions pour le conserver et entre 1 et 1,5 million annuellement pour le faire fonctionner. Il faut pouvoir trouver ces fonds », a-t-il précisé. Sur le site du HFB d’Ougrée, les responsables du projet y voient le développement de grandes entreprises en bord de Meuse ainsi que des entrepôts logistiques qui peuvent bénéficier de la Meuse et de la ligne ferroviaire 125A. S’y adjoindraient des PME spécialisées dans la haute technologie.

L’idée de la Ville de Seraing est également de supprimer la circulation des véhicules le long des quais et de poursuivre le boulevard urbain en direction de Renory. Sur le site de la cokerie, la Ville voudrait développer des activités relatives au traitement des déchets. Une entreprise de recyclage de panneaux photovoltaïques pourrait s’y implanter, de même qu’une société chargée de recycler des matériaux de valeur, habituellement jetés et qu’il faut importer.

Le site du HF6, qui comprend 25 hectares, est lui le plus abouti puisqu’il accueillera des logements moyens et de standing ainsi que petites et moyennes entreprises. Ces pans se réaliseront de part et d’autre du boulevard urbain qui coupera le site en deux. Tous les partis ont par contre insisté sur le fait qu’ArcelorMittal devait intervenir financièrement dans la dépollution des sols qui sont prévus à de nouvelles affectations.

Contenu partenaire