Rik Van Cauwelaert © DR

Rik Van Cauwelaert : « Le Vlaams Belang et la N-VA dans l’opposition ? CD&V et Open VLD ne tiendront pas »

Kamiel Vermeylen Journaliste Knack.be

Plus d’un an après les élections, les négociations gouvernementales se poursuivent. Pour le commentateur politique Rik Van Cauwelaert, tous les partis doivent rouvrir les négociations. « Que certains partis trouvent Bouchez sympathique ou non, ils devront de toute façon travailler avec lui. »

Le roi Philippe vient de décider d’accepter la démission des préformateurs Bart De Wever (N-VA) et Paul Magnette (PS). Ce mardi il a confié une mission au président de l’Open VLD Egbert Lachaert. Pour le commentateur politique Rik Van Cauwelaert, il ne reste plus qu’une seule option viable.

Comment le roi peut-il relancer les négociations gouvernementales ?

La N-VA et le PS comme axe central du nouveau gouvernement fédéral est la seule voie possible. Sans les deux plus grands partis, aucun compromis global n’est possible. Cela s’est toujours produit dans le passé : à maintes reprises, le CVP et le PS se sont mis d’accord sur une réforme de l’État. Une fois, sous les gouvernements violets, on a essayé cela sans les deux partis. En fin de compte, cela s’est avéré un véritable désastre, car le gouvernement Verhofstadt a complètement gâché la loi de financement spécial de Jean-Luc Dehaene. Ces derniers mois, le PS et la N-VA se sont enfin rapprochés l’un de l’autre après une longue hésitation. Les partis doivent maintenir cette dynamique.

Les négociations doivent-elles reprendre, dès le départ, avec tous les partis visant une majorité ? Ici, les libéraux ou les Verts n’ont été invités qu’à la fin.

Je comprends qu’il y ait eu une certaine volonté de la part de Magnette et Bart De Wever d’aller vers les libéraux d’un point de vue socio-économique. Il est particulièrement intéressant que ce soit la N-VA qui se soit opposée au MR, car on me dit que ces derniers n’étaient pas réticents à assumer la responsabilité fiscale et financière des régions. On ne peut pas se fier aux apparences. George-Louis Bouchez espère gagner les électeurs du cdH grâce à ses positions belgicistes, mais d’un autre côté, il est tout à fait disposé à répondre à quelques demandes de certains partis flamands.

Depuis les élections, le CD&V s’est toujours cramponné à la N-VA et a prôné une tentative de réconciliation avec le PS …

(Interrompt) Nous devrions peut-être nous méfier un peu plus de mots comme « se cramponner ». Le CD&V a calculé que la N-VA devrait de toute façon entrer au gouvernement fédéral. Non pas parce que le parti est si désireux de gouverner avec la N-VA, mais parce qu’il ne veut pas que le gouvernement flamand devienne ingérable. Il en va de même pour l’Open VLD, qui ne s’accroche pas au MR. Lachaert fait simplement remarquer que De Wever et Magnette veulent se réunir avec les Verts et Ecolo et non avec les deux partis libéraux. N’est-ce pas normal qu’il se pose des questions?

Selon vous, les chrétiens-démocrates opteraient toujours pour un gouvernement Vivaldi si le tandem PS-N-VA échoue toujours ?

Ni Egbert Lachaert (Open VLD) ni Joachim Coens (CD&V) ne siègeront dans un gouvernement où une minorité importante est présente du côté flamand. Cela ne s’explique pas en Flandre, ne serait-ce que parce que le secteur privé en Flandre est beaucoup plus important qu’en Wallonie. Pour le CD&V et l’Open VLD, la discussion sur la question de savoir si la N-VA veut vraiment rejoindre le gouvernement n’a pas vraiment d’importance. Le fait est que dans ce cas, les deux partis seront constamment harcelés par la N-VA et le Vlaams Belang. Ajoutez-y les mesures socio-économiques sévères qui seront prises à la suite de l’épidémie de coronavirus. Les deux partis ne pourraient jamais le supporter, ils mènent déjà une bataille à mort. La colère de la population à l’égard de la politique menée est déjà si grande qu’on ne peut pas vraiment courir le risque de mettre de côté les deux plus grands partis flamands.

Dans une interview accordée au quotidien De Standaard, Lachaert a proposé une date limite du 17 septembre. En politique, un mois prend une éternité, mais à la lumière des longues négociations, cela semble très peu.

Bien que les relations entre le PS et la N-VA soient bonnes, il reste encore beaucoup de pain sur la planche. Et pas seulement avec les libéraux. Le président du cdH, Maxime Prévot, a fait remarquer précédemment que De Wever et Magnette auraient dû également tenir compte des trois autres partis de la « bulle des cinq » (NDLR : SP.A, CD&V et cdH.). Jusqu’à présent, ils comptaient pour du beurre. Conner Rousseau fonctionne principalement comme agent de liaison entre les partis, mais il n’a pas encore négocié le fond de l’affaire. Au CD&V aussi, ils ne semblent pas savoir où aller. Et Prévot ne veut pas simplement donner son accord à la partie institutionnelle dont De Wever et Magnette ont parlé.

N’est-il donc pas logique de compléter le gouvernement actuel ? Ainsi, les libéraux sont également de la partie.

C’est exact. À ce propos : que certains partis trouvent ou non Bouchez sympathique, ils devront de toute façon travailler avec lui. Il reçoit le soutien de tous les dirigeants de son parti, Michel père et fils, Reynders, Wilmès, Crucke …. Il est le président du parti et c’est tout.

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