Mission quotidienne : Trouver un refuge pour la nuit © Getty Images/iStockphoto

Retour des migrants au parc Maximilien après l’hiver

Stagiaire Le Vif

Avec l’arrivée des beaux jours, on constate un retour des migrants dans le parc Maximilien. Cet espace vert avait été le lieu d’accueil des migrants par la population bruxelloise, il y a un peu plus de deux ans.

En traversant le parc pendant la journée, on peut apercevoir des sacs de couchage disséminés un peu partout sur le gazon. La plupart des migrants ont passé la nuit sous les arbres, profitant des températures plus clémentes.

Il ne s’agit pas de nouveaux arrivants, comme la ville a pu en accueillir en Août 2015, avec environ 200 à 500 arrivées par jour. Une majorité de ces personnes est en Belgique depuis novembre 2016 et représente entre 85% et 95% de la population actuelle du parc Maximilien et des environs de la Gare du Nord. S’ils étaient moins présents dans les médias, c’est que l’hiver est passé par là.

Des associations comme la Plateforme citoyenne de soutien aux réfugiés de Bruxelles ont réussi à faire entrer une grande partie des réfugiés dans le plan grand froid. « Il y a donc eu une accalmie jusqu’en avril. Puis deux rafles en mai, et la dernière le 30 juin. Rafles ou arrestations collectives, ça dépend de quel côté on se trouve. » explique Mehdi Kassou, de la Plateforme citoyenne.

« Au dernier recensement, il y avait environ 200 personnes dans les alentours de la gare du Nord et du parc Maximilien », rajoute M. Kassou. On peut y rencontrer une majorité d’hommes, quelques mineurs non accompagnés, venant de Libye, du Soudan ou d’Erythrée, mais aussi des familles. « Il y en a quatre en ce moment, trois viennent de Syrie et attendent leur rendez-vous à l’Office des étrangers pour faire une demande d’asile ». Le délai d’attente peut être de deux à trois semaines, mais aucun accueil n’est mis en place pour ces familles, qui sont pourtant dans leur droit, et qui devraient être prises en charge par le gouvernement.

Les autres migrants attendent quant à eux l’occasion pour aller en Angleterre. Même ceux qui seraient recevables à une demande d’asile en Belgique. Mehdi nous explique : « En ce moment, une rumeur circule qu’il n’y a pas de droit d’asile en Belgique pour les Soudanais et les Libyens. On tente d’effectuer un travail de démystification, mais ils ne veulent rien entendre. Ils ont traversé entre 6000 et 8000 km pour arriver en Angleterre, ils ne se laissent donc pas convaincre facilement. Ce n’est pas qu’une question de nationalité, mais d’histoire personnelle. Chaque cas est différent. »

Si cet après-midi, le Parc s’était vidé en raison des orages, il est certain que les riverains devront se réhabituer à partager leur espace vert avec les migrants, en attendant qu’une solution (humaine) soit trouvée.

Eléonore Loisel

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