Daniel Bacquelaine, le ministre des Pensions. © ISOPIX

Réformes des pensions: les partenaires sociaux divisés sur les règles de pénibilité dans le secteur privé

Les partenaires sociaux réunis au Comité de gestion du Service fédéral des pensions ont rendu un avis divisé sur le projet de loi qui fixe les règles de base de la pénibilité du travail dans le secteur privé. Syndicats et employeurs se rejoignent néanmoins sur le fait qu’une liste de métiers pénibles, comme dans le secteur public, n’est pas applicable.

Il y a deux semaines, un accord sur une liste comprenant une septantaine de métiers pénibles dans le secteur public avait pu être dégagé.

Mercredi, lors d’un dialogue similaire pour le secteur privé, syndicats et employeurs ont pu mesurer leurs différences de points de vue sur la quasi totalité des sujets.

« Une liste de métiers lourds ne couvre pas suffisamment la complexité du monde du travail » dans le secteur privé, résument les syndicats dans un communiqué commun.

« La modeste concrétisation des critères présentée soulève de gros problèmes », poursuivent-ils. « L’organisation du travail contraignante est décrite de manière très restrictive, de sorte qu’elle ne s’applique pas à des horaires de travail très contraignants dans des secteurs tels que le non-marchand ou la manutention des bagages dans les aéroports. La charge de nature mentale ou émotionnelle n’est elle pas un critère autonome. Aujourd’hui déjà, un stress excessif au travail épuise beaucoup de travailleurs. Les femmes, surtout, risquent d’en être victimes parce qu’elles sont beaucoup plus nombreuses à exercer des métiers qui imposent une forte charge émotionnelle ou mentale », illustrent les organisations.

La FEB, de son côté, réclame ce qu’elle appelle des « critères objectifs, mesurables et vérifiables ». La fédération patronale rejette par exemple des conditions comme le stress, qu’elle juge « subjectives et interprétables ». Par ailleurs, la négociatrice pour la FEB Marie-Noëlle Vanderhoven estime que « si le gouvernement poursuit sa politique des métiers pénibles, il faudra qu’il remette également de l’ordre dans tous les autres régimes dérogatoires ». Sous peine d' »annuler tous les efforts passés en faveur d’un allongement des carrières ».

« L’objectif a toujours été de travailler sur base de critères objectifs »

Le ministre des Pensions Daniel Bacquelaine se dit favorable à la demande des partenaires sociaux de travailler sur base de critères objectifs pour établir la pénibilité dans le secteur privé, plutôt que de se baser sur une liste de fonctions comme dans le public.

« Oui, il est possible de travailler sur base de critères objectifs, cela a d’ailleurs toujours été l’objectif », réagit mercredi soir le ministre par la voix de son porte-parole, à la suite d’une demande en ce sens formulée tant du côté des syndicats que des employeurs. Dans le cadre élaboré par le gouvernement, quatre catégories ont été fixées: pénibilité physique, organisation contraignante de travail, travail à risque et lourde charge mentale.

Contenu partenaire