Alexander De Croo et Didier Reynders. © BELGA/Eric Lalmand

RDC: les propos de De Croo salués par l’opposition congolaise

L’opposition congolaise a salué lundi les déclarations du ministre belge de la Coopération, Alexander De Croo (Open Vld), qui a condamné ce weekend le climat de répression régnant en République démocratique du Congo à l’approche des élections. L’UDPS et l’UNC réclament que le calendrier électoral soit respecté.

« La tâche de la Belgique au Congo est de rester en contact avec les politiciens et de s’assurer qu’ils s’inscrivent dans la logique des élections », a affirmé Bruno Mavungo, le secrétaire-général de l’UDPS, après un entretien à Kinshasa avec le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders (MR).

Felix Tshisekedi, le fils de l’opposant historique Etienne Tshisekedi et porte-parole du groupe parlementaire UDPS, a abondé dans cette direction, saluant les propos de M. De Croo. « C’est normal que de telles déclarations soient faites au sujet d’un régime qui prend la direction de la dictature », a-t-il lancé.

A son arrivée à Kinshasa, où il accompagne M. Reynders pour une tournée africaine, M. De Croo n’a pas mâché ses mots samedi pour condamner les penchants autoritaires du pouvoir congolais. « La situation face à laquelle nous nous trouvons, avec son lot d’arrestations, de justice arbitraire et d’interruption de l’internet mobile et du trafic des SMS n’est pas tolérable », a déclaré le ministre libéral. « Nous ne pouvons pas accepter le statu quo ».

Les deux dirigeants de l’UDPS ont insisté lundi auprès de M. Reynders sur l’importance du calendrier électoral. « Si les élections ne sont pas organisées avant fin 2016, nous aurons le chaos », estime M. Tshisekedi. « Rien ne sera plus légal au Congo ».

L’Union pour la Nation Congolaise (UNC), dirigée par l’ancien président de l’Assemblée nationale Vital Kamerhe, ne tient pas un autre discours. « La Belgique ne peut rester indifférente durant le processus électoral », a affirmé ce dernier après avoir rencontré M. Reynders un peu plus tard dans l’après-midi. La Belgique doit veiller au respect du calendrier électoral, mais aussi au financement des élections par la communauté internationale, a-t-il insisté.

« Toute l’opposition et la société civile accueillent favorablement les mots du ministre De Croo », a poursuivi M. Kamerhe. « Pendant notre entretien, M. Reynders m’a confirmé qu’il était sur la même ligne que M. De Croo, même si chacun a son style propre. Pour nous, cela compte que le gouvernement belge ait pris une position claire ».

Le leader d’opposition appelle à ne pas négliger les protestations qui ont émaillé le mois dernier, en réaction à l’annonce d’une réforme de la loi électorale. « Nous sommes en plein printemps africain, la population est vigilante », souligne-t-il, renvoyant à des mouvements populaires récents au Burkina Faso et au Burundi. Il est selon lui devenu inacceptable de bloquer les communications électroniques. « Le peuple a droit à l’information », dit-il.

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