Paul Magnette, la fameuse nuit du 14 au 15 mars. © Belga

Quand Paul Magnette charge Bart De Wever et loue Sophie Wilmès

Olivier Mouton
Olivier Mouton Journaliste

Dans le dernier numéro de Wilfried, Paul Magnette, président du PS, se confie ouvertement sur les premières heures de la gestion sanitaire et la mise en place de Wilmès II.

Dans son nouveau numéro qui paraît ce jeudi, le magazine Wilfried revient longuement sur la gestion de la crise sanitaire et des heures qui ont précédé. C’était l’heure où notre pays était encore géré par un gouvernement minoritaire en affaires courantes et que l’on tentait de trouver une solution transitoire. Rappelez-vous : N-VA et PS tentaient d’accorder leurs violons, en vain, avant que le formule actuelle – un Wilmès II soutenu de l’extérieur – ne voit le jour.

Paul Magnette, président du PS, revient ouvertement pour nos collègues sur ces heures tendues, notamment cette nuit du samedi 14 mars au dimanche 15 mars, quand une dernière tentative de mettre en place un gouvernement majoritaire échoue. Il n’est pas tendre avec Bart De Wever, son homologue de la N-VA : « C’est la seule chose qui l’intéressait [la réforme de l’Etat]. Je me demandais sur quelle planète il vivait. Il sous-estimait largement la crise sanitaire, il ne comprenait pas ce qu’il se passait. Cette nuit-là, il voulait encore prendre trois semaines pour négocier un accord de gouvernement complet et parler institutionnel alors que le confinement était imminent. C’était surréaliste. »

Avant cela, déjà, raconte-t-il, son comportement était de nature à faire échouer toute discussion : « Je ne sais pas si c’est tragique ou rigolo, mais le jeudi soir, Bart De Wever déversait tout son mépris à l’égard de Sophie Wilmès, en répétant combien elle était faible. Exactement au même moment, la Première ministre faisait sa conférence de presse et se construisait une statue de Commandeur. »

Enfin, le président du PS ne manque pas de saluer la Première ministre libérale, met en avant des convergences et reconnaît que son maintien au Seize ne lui posait pas de problème : « J’ai toujours trouvé Sophie Wilmès à la hauteur dans ses fonctions de Première ministre. Je m’entends bien avec elle, nous avons déjeuné plusieurs fois ensemble. Elle n’est pas vraiment à droite, plutôt centriste. Alors qu’Alexander De Croo (ministre Open VLD, souvent pressenti formateur) est très, trèslibéral. Donc, moi, ça m’arrangeait bien de garder Sophie Wilmès. » Depuis, le ministre-président wallon Elio Di Rupo (PS) ne manque pas non plus de saluer la gestion de Sophie Wilmès.

Tout cela, bien sûr, c’est la parole officielle.

Pour le reste, le long récit de Wilfried, passionnant, raconte la crise à travers le regard de trois femmes qui en sont les principales protagonistes : Sophie Wilmès, donc, mais aussi Maggie De Block (Open VLD), ministre controversée de la Santé, et Caroline Désir (PS, ministre francophone de l’Enseignement.

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