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Près d’un tiers des électeurs a changé de parti entre 2014 et 2019 : qui est le grand gagnant ?

Le Vif

Les élections du 26 mai ont été les plus instables de l’après-guerre, selon une étude réalisée par l’UCLouvain, la KU Leuven et l’UIA (Université d’Anvers) sur les transferts de voix entre 2014 et 2019. Le score de volatilité, soit les différences de résultats entre les deux scrutins, atteint 16,9 en Flandre et 16,6 en Wallonie contre 14,9 pour l’ensemble du pays en 2010, année pourtant marquée par une crise communautaire.

Près d’un tiers des électeurs flamands et wallons ont changé de parti entre 2014 et 2019. En Wallonie, le PTB est le grand gagnant de ce mouvement: s’il a perdu 25% de ses électeurs, il est parvenu à en attirer 40% d’autres partis. En Flandre, le PvdA (le PTB du côté flamand) a également bénéficié de cette tendance, de même que le Vlaams Belang. Le PTB a surtout pris des électeurs au PS et à Ecolo, et Ecolo au MR et au PS. Le Vlaams Belang a surtout pris des électeurs à la N-VA (18,5%).

Un peu plus d’un cinquième des votants a changé de parti au cours de la campagne électorale. En Wallonie, ce sont les partis traditionnels qui s’en sortent le mieux puisqu’il apparaît qu’au cours des 3-4 semaines qui ont précédé les élections, ils ont pu limiter la casse. Le PTB a perdu une partie de son soutien au profit du PS, et Ecolo au profit du MR et du PS. Faut-il y voir l’effet de la communication très dure des libéraux envers les écologistes et/ou celle du tract « communautariste » des Verts bruxellois? Il apparaît en tout cas que le MR a réalisé des gains nets au cours de la campagne avec un afflux considérable d’électeurs Ecolo.

La N-VA a perdu le plus avant la campagne

En Flandre, la N-VA n’a pas connu sa plus grosse perte pendant la campagne mais avant celle-ci. L’immigration semble être le motif principal de cette tendance qui a profité au VB. Plus de 80% des électeurs passés de la première au second ont déclaré que ce thème était l’un des deux les plus importants pour leur vote, contre 43% dans la population en général.

L’étude a été réalisée auprès d’un panel de 1.470 personnes en Flandre et 860 en Wallonie. Bruxelles a été exclue des analyses, car la taille de l’échantillon a été jugée trop petite au regard, notamment, du nombre de partis.

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