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Pour Unia, « la décolonisation doit aller plus loin »

Le Vif

La mort de George Floyd, un Afro-Américain étouffé par un policier blanc en 2020, aura permis de rendre plus visibles les discriminations auxquelles font encore face aujourd’hui les personnes afrodescendantes./Para

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À l’occasion de la Journée internationale contre le racisme, Unia, le centre interfédéral pour l’égalité des chances, publie une série de recommandations pour une meilleure prise de conscience des stéréotypes hérités du colonialisme.

Emploi, justice, santé, médias, services publics, sport, politique… Autant de domaines où se déploient les différences de traitement. Une approche globale et intersectionnelle (qui tient aussi compte des discriminations liées à l’âge, l’origine, le genre, etc.) est donc nécessaire, souligne Unia.

De manière générale, « il est crucial de mieux connaître ce groupe afin de pouvoir prendre des mesures politiques ciblées et d’entendre sa voix dans le débat public », note le rapport. Une meilleure connaissance passe par davantage de recherches s’intéressant à la population afrodescendante.

Par ailleurs, les lois anti-discrimination et anti-racisme doivent être réévaluées périodiquement pour garantir leur application effective et favoriser un meilleur accès à la justice, relève Unia. Ces deux points sont encore entravés par la difficulté de fournir des preuves, des obstacles financiers et le faible montant des dommages forfaitaires, notamment.

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Dans l’enseignement, l’histoire coloniale et son lien avec le racisme contemporain doivent faire partie intégrante des programmes scolaires.

En outre, Unia préconise de sensibiliser et former les acteurs-clefs de la société (la police et le corps enseignant mais aussi les professionnels des ressources humaines, les agences immobilières et les agences d’intérim) pour que ceux-ci prennent conscience « de la force des stéréotypes » encore véhiculés aujourd’hui.

Comprendre les mécanismes qui se dissimulent derrière les problèmes structurels d’accès à l’emploi et au logement est également incontournable pour adopter des mesures politiques ciblées.

Si la décolonisation de l’espace public constitue un premier pas, « n’oublions pas les autres domaines, comme les images véhiculées dans les médias et la culture », rappelle Unia.

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