Carte blanche

Pour la suppression du vote obligatoire

La citoyenneté est au coeur des débats. Son apprentissage est au coeur des solutions envisagées suite aux attentats de ce début d’année en France, au Danemark, à celui de Bruxelles en mai dernier.

La mise en place d’un cours de citoyenneté est en bonne voie. C’est un élément fondamental pour créer les conditions, donner les instruments, favoriser l’émancipation de jeunes individus afin d’en faire des adultes citoyens à l’issue d’un parcours scolaire.

En tant que libéraux, nous pensons également qu’il est temps d’envisager la liberté de voter pour renforcer l’implication des citoyens dans leur démocratie.

Supprimer l’obligation de voter, c’est en effet favoriser le débat public sur les choix de la cité : chaque parti, chaque candidat doit davantage convaincre sur la qualité de ses idées, doit rassembler pour pouvoir les porter dans une assemblée. Plus de débats signifie plus d’implication des citoyens pour forger leur opinion, plus de responsabilisation par rapport à leur système de décision.

Le droit de vote est universel et la liberté de voter l’est aussi. Dire qu’une catégorie sociale ou populaire n’y aura pas accès était peut-être une réalité à la fin du XIXe siècle, mais l’enseignement est obligatoire depuis un siècle en Belgique. Ayons confiance en l’individu, le citoyen est à même de faire ses propres choix, sans contrainte, en toute liberté.

La possibilité d’abstention ne doit pas être considérée comme un risque, mais comme une nouvelle opportunité d’expression et un nouvel indicateur démocratique pouvant remettre en question le débat politique.

La liberté de voter en Belgique serait un progrès pour notre pays, l’un des 3 derniers en Europe à appliquer le vote obligatoire.

Il apporterait aussi davantage de cohérence aux élections communales, alors qu’une distorsion existe aujourd’hui entre citoyens belges, obligés d’aller voter, et citoyens européens ou non-européens établis depuis 5 ans, libres de s’inscrire pour voter.

Dans cette optique, les responsables publics ont le devoir de mettre en place les meilleures conditions de l’exercice de la citoyenneté : par l’école, mais aussi par la formation des citoyens, par leur information, par des débats contradictoires. Il sera impérieux de passer de l’explication du comment on vote à l’explication du pourquoi on vote.

Les responsables publics doivent également se garder de toute considération fondée sur une segmentation de l’électorat : se présenter au suffrage universel, c’est s’adresser à tous et pas à une catégorie en particulier, pour porter un projet de société.

Ils doivent encore, eux plus que d’autres, se garder de tout acte abîmant la confiance du citoyen envers sa démocratie : quelle crédibilité donner à notre discours quand certains confondent servir et se servir ?

Ils doivent enfin se garder de toutes facilités, a priori plaisantes, a priori sympathiques, censées revitaliser la démocratie, mais qui ne créent dans les faits pas davantage de citoyenneté : quel impact d’une consultation populaire locale si elle n’est pas réellement suivie d’effet ? Quel est l’impact d’un abaissement de la majorité votale si on ne se sent pas encore réellement citoyen ?

La vraie question aujourd’hui est celle de l’exercice de la citoyenneté et c’est là que le pouvoir public peut agir utilement aujourd’hui.

Renforçons les moyens d’être pleinement citoyen et donnons au citoyen la liberté de voter.

Clémentine BARZINConseillère communale MR (Ville de Bruxelles)

Gautier CALOMNEConseiller communal & Chef de Groupe MR (Ixelles), Président des Jeunes MR (2007-2013)

Lora NIVESSE Présidente des Jeunes MR (2013-2015)

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