(photo d'illustration) © Flickr

Portrait-robot plutôt sombre de la jeunesse bruxelloise

La jeunesse bruxelloise se caractérise par deux éléments, selon une étude menée par cinq chercheurs de l’ULB et de la VUB et publiée lundi dans la revue Brussels Studies.

« Le premier est indubitablement l’importance numérique et la diversité croissante de la jeunesse en Région bruxelloise. Le deuxième élément à souligner est le portrait assez sombre qui se dégage », conclut cette étude compilant près de 200 travaux à propos des jeunes bruxellois âgés de 12 à 24 ans.

Les 200 travaux analysés par les chercheurs Muriel Sacco, Wendy Smits, Dimo Kavadias, Bram Spruyt et Caroline d’Andrimont permettent uniquement de dresser un « portrait partiel et fragmenté de la jeunesse bruxelloise », nuancent-ils. Mais quelques constats partagés par l’ensemble de ces travaux se dégagent.

Ainsi, en 2015, les jeunes âgés de 12 à 24 ans représentent 15% de l’ensemble des habitants de la Région de Bruxelles-Capitale. La moyenne d’âge dans la région capitale était de 37,4 ans en 2015 contre 40,9 ans en Wallonie et 42,3 ans en Flandre. L’âge moyen de la population n’est cependant pas homogène sur le territoire régional. Les différences peuvent être très importantes entre communes et surtout quartiers bruxellois. Les chercheurs observent globalement une très forte opposition centre-périphérie, avec un centre jeune, et une périphérie plus âgée.

Ensuite, l’ensemble des travaux réalisés sur la jeunesse bruxelloise relève que la situation de nombreux jeunes est précaire, que ce soit sur le plan de l’éducation (14,4% des jeunes de 18 à 24 ans ont quitté prématurément l’école), de l’accès à l’emploi (en 2014, le taux de chômage des jeunes actifs de 15 à 24 ans était de 39,5%), des discriminations, des conditions de logement (en 2013, 61,1% des jeunes Bruxellois entre 18 et 24 ans vivaient encore chez leurs parents) ou encore de l’accès aux soins de santé (les jeunes Bruxellois postposent deux à trois fois plus souvent les soins que dans les autres régions).

Ces études constatent également « la très forte dualisation des conditions de vie de la jeunesse bruxelloise ». Plusieurs jeunesses semblent peupler Bruxelles, vivant des vies « en parallèle », se rencontrant peu dans le système scolaire ou les espaces de loisirs, ne pratiquant pas le même type de mobilité, et n’ayant ni le même niveau d’éducation ni les mêmes chances d’accès à l’emploi. Néanmoins, si les résultats des élèves issus de l’immigration sont moins bons que ceux du groupe majoritaire, leurs aspirations ne sont pas pour autant nulles ou faibles, et seraient liées à celles de leurs parents, affirme encore l’étude.

Cette synthèse souligne également que de nombreuses thématiques mériteraient d’être davantage investiguées. « Des domaines comme la vie intime des jeunes, les déterminants du choix du partenaire amoureux, les goûts, les activités et les gestes de la vie quotidienne, ou les pratiques religieuses sont peu connus », relèvent les chercheurs.

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