Jean-Luc Crucke
Jean-Luc Crucke © belga

Une fusion Les Engagés – DéFI pour un nouveau parti centriste en Belgique? Jean-Luc Crucke en rêve, mais…

Noé Spies
Noé Spies Journaliste au Vif

L’ancien ministre wallon MR Jean-Luc Crucke rêve de former un nouveau parti centriste belge, d’inspiration macronienne. Pour cela, il tente, tous azimuts, de rapprocher Les Engagés et DéFI, mais aussi d’autres libéraux progressistes. L’idée fait son chemin, mais la tâche s’annonce ardue et des blocages majeurs apparaissent déjà.

Un nouveau parti belge est-il sur le point de naître ? Depuis sa séparation avec le MR, en juin dernier, Jean-Luc Crucke s’affaire en coulisses. Son but : créer un nouveau parti centriste et progressiste, se calquant en partie sur le projet macronien en France. ‘Un nouveau parti est en gestation et pourrait regrouper Les Engagés, DéFI, Jean-Luc Crucke et tous les libéraux progressistes qui souhaitent le suivre’, révèle Sudinfo dans son édition de mardi. 

L’idée de Jean-Luc Crucke mûrit en réalité depuis plusieurs mois. Son projet, qui se revendique clairement au centre, emballerait des valeurs libérales, progressistes, écologiques et sociales. L’ancien ministre imagine ainsi un parti qui s’érigerait comme une alternative majeure aux trois formations francophones actuelles de la Vivaldi, -le PS, le MR, et Ecolo-, dont les divergences ne cessent de créer des tensions au sein de la majorité fédérale.

Les Engagés favorables, DéFI met un stop

Qu’en pensent dès lors les deux partis concernés, Les Engagés et DéFI ? Selon Sudinfo, les réunions s’enchaînent depuis des mois dans les différentes formations. Du côté des Engagés, qui entament à peine leur renaissance, l’idée serait accueillie avec enthousiasme. Le parti n’a d’ailleurs jamais caché sa volonté de rapprochement avec DéFI et voit, dans les deux programmes respectifs, de nombreuses comptabilités. Encore plus depuis que Les Engagés, ex-CDH, ont abandonné leurs références chrétiennes historiques. « Les principaux leaders des Engagés (Maxime Prévot, André Antoine, Catherine Fonck) auraient non seulement donné leur aval au nouveau projet centriste, mais aussi organisé plusieurs réunions de travail en vue de convaincre des personnalités politiques et de la société civile de rejoindre leurs rangs », écrit Sudinfo.

Et du côté de DéFI, alors ? L’accueil est beaucoup moins chaleureux. Il est même glacial. « Si ce que vous dites est vrai, je pense que j’aurais été concerné », glisse un ténor de DéFI à Sudinfo. « Jean-Luc Crucke m’a parlé, comme plusieurs au sein du MR qui expriment un malaise. Georges-Louis Bouchez a trahi la ligne de Jean Gol. Mais ce ne sont pas les rapprochements d’appareils de parti qui servent un projet. On a déjà donné », souligne à La Libre Olivier Maingain, ancien président de DéFI.

L’actuel président, François De Smet, botte carrément en touche. « Nous sommes très bien comme nous sommes, indépendants, et les citoyens ont d’autres préoccupations », dit-il. Sur Twitter, il enfonce le clou : « DéFI n’a vocation à intégrer aucun cartel et aucune négociation formelle de ce genre n’est en cours. » Pour faire bouger DeFi, Jean-Luc Crucke a donc du pain sur la planche… d’autant plus que le parti attend l’issue de l’élection interne à la présidence, prévue le 4 décembre prochain.

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Pourtant, d’un point de vue électoral, une fusion Engagés/DéFI, pourrait prendre tout son sens. « En Wallonie, les Engagés conservent quelques bastions puissants (…) En revanche, depuis le retrait de Joëlle Milquet, le parti de Maxime Prévot est menacé de passer sous le seuil électoral en région bruxelloise, là où DéFI reste très bien implanté… et membre de la majorité de Bruxelles-Capitale », remarque Sudinfo. D’un point de vue géographico-électoral, le deal pourrait donc être avantageux pour les deux partis.

Du côté du MR, si l’on confirme les démarches entreprises par Crucke, on croit beaucoup moins à la faisabilité du projet, jugé quelque peu idéaliste. D’autant plus que le timing semble défavorable à l’ancien ministre wallon, à l’approche des campagnes électorales de 2024 et des compositions de listes qui vont de pair. Pour Crucke, le défi est engagé…

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