logement pour tous
Réquisition d'un bâtiment public pour offrir un hébergement solidaire à la cinquantaine de demandeurs d'asile actuellement sans solution de logement (suite aux expulsions du canal et de l'allée du Kaai), à Bruxelles, lundi 13 mars 2023. © BELGA PHOTO HATIM KAGHAT

Nouvelle occupation d’un bâtiment à Bruxelles pour des demandeurs d’asile

Des activistes, déguisés en Nicole de Moor et Alexander de Croo, ont rendu publique, dimanche vers 15h00, l’occupation d’un bâtiment au 91 rue de la Loi à Bruxelles, où logent quelque 70 demandeurs d’asile exclus du réseau d’accueil officiel.

Pour ces citoyens solidaires des migrants demandeurs d’asile, cette occupation est une manière d’héberger des personnes sans toit, tout en rappelant qu’il faut rapidement pallier à ce manque de places dans les centres Fedasil, l’agence fédérale belge pour l’accueil des demandeurs d’asile.

Ce sont encore actuellement 3.000 demandeurs d’asile qui dorment dehors, selon le collectif « Stop crise de l’accueil », qui vient en aide à ces personnes. « Il faut des solutions structurelles ici et maintenant. Or, les seuls textes sur la migration qui sont sur la table ne répondent absolument pas à l’urgence« , a déclaré le collectif dimanche.

Le bâtiment du 91 rue de la Loi est situé non loin du siège du gouvernement fédéral, tout un symbole pour le collectif de soutien aux demandeurs d’asile. Il est occupé depuis plusieurs jours déjà, mais l’information a été révélée dimanche après-midi, avec déploiement de banderoles sur la façade et invitation à la presse à venir constater cette occupation.

Plusieurs activistes portaient des masques reproduisant le visage du Premier ministre, Alexander de Croo, et de la secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration, Nicole de Moor. « Les masques, c’est pour rappeler que ce sont les membres du gouvernement qui auraient dû ouvrir de nouvelles places d’hébergement. Mais tant que les ministres ne prendront pas leurs responsabilités, on le fera à leur place. Il y a un mois, on a aidé 70 personnes à s’abriter. Aujourd’hui, on le refait », a déclaré Sacha du collectif « Stop crise de l’accueil ».

En mars dernier, plusieurs activistes ont en effet investi un bâtiment près de la gare de Bruxelles-Nord, à Saint-Josse-ten-Noode. Destiné à devenir le futur centre de crise national, le bâtiment avait là aussi une forte valeur symbolique. Après plusieurs jours d’occupation par une septantaine de demandeurs d’asile, une solution a pu être trouvée entre l’État et des occupants, au travers d’une concertation via un juge de paix.

Tous les demandeurs d’asile ont été relogés par l’État, dans des hébergements dignes.

Selon le collectif « Stop crise de l’accueil », les mesures proposées actuellement par le gouvernement fédéral n’auront aucun effet à court terme. Or, la Belgique est condamnée régulièrement par différents tribunaux pour non-respect de la loi en matière d’asile. Il rappelle également qu’en septembre 2022, plus de cinquante associations ont signé une feuille de route avec de nombreuses pistes de solution pour résoudre la crise de l’accueil.

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