Bernard Clerfayt
Bernard Clerfayt © Belga

Bernard Clerfayt se justifie sur ses récents propos polémiques: « Je veux faire réussir la diversité »

Le ministre bruxellois de l’Emploi, Bernard Clerfayt (DéFI), dont des propos récents sur le taux d’emploi des femmes a soulevé de nombreuses critriques a souligné mercredi que sa volonté politique avait toujours été de valoriser la diversité, « source de créativité, de dynamisme et de progrès social ».

Introduisant, en commission du parlement bruxellois le projet d’ordonnance élaboré par ses soins pour renforcer les moyens de lutte contre les discriminations à l’embauche dans la capitale, a ajouté qu’il entendait faire réussir cette diversité.

« J’ai mis en lumière récemment qu’une partie des Bruxellois ne participent pas au marché du travail« , a dit d’emblée le ministre, rappelant que la Région bruxelloise s’inscrivait dans l’objectif européen de taux d’emploi de 80%, soit, selon le Conseil supérieur de l’emploi, en fonction de caractéristiques propres, 73,4% en 2030 pour la Région centrale du pays, ou 116.000 Bruxellois de plus à l’emploi.

Il faudra donc aussi encourager à la mise à l’emploi des personnes inactives parmi les malades de longue durée ou encore les hommes et femmes au foyer. Des profils pour qui la discrimination à l’embauche ne s’applique pas (encore) puisqu’elles ne sont pas actuellement à la recherche d’un emploi.

Selon Bernard Clerfayt, l’écart de taux de chômage entre les belgo-belges et les personnes issues de la diversité (8,2% pour les premiers, 20,6% pour ceux d’origine non-européenne) prouve qu’il existe un écart de formation et également une forte discrimination à l’égard des personnes d’origine étrangères. 

Cela exige une politique active de rehaussement des compétences, donc de formation, et aussi « de poursuivre nos politiques très actives de lutte contre les discriminations quelles qu’elles soient. et à l’égard de l’origine qui marque très fortement la réalité sociale à Bruxelles ».

D’après le ministre, globalement, le faible écart de genre du taux de chômage entre chercheurs d’emploi issus de la diversité (21,1% pour les femmes et 20,2% pour les hommes) montre que la discrimination additionnelle à l’égard de ces femmes existe bien mais reste faible. « Ne déformez pas mes propos: plus faible taux d’activité ne signifie pas absence d’activité et il n’y a pas de généralisation sur des catégories de personnes. Beaucoup de ces femmes travaillent et je les salue pleinement et personne ne peut nier que s’occuper d’un ménage est très souvent une occupation à part entière », a-t-il souligné. 

Quant aux chiffres dans certaines catégories de la population, le ministre a fait observer que le taux d’emploi des femmes d’origine turque est de 38,5%, contre 56,3% pour les hommes. Et leur taux d’activité (la proportion de personnes présentes sur le marché de l’emploi, avec ou sans emploi) est de 48,9%, contre 68,6% pour les hommes.

Selon Bernard Clerfayt, cet écart de genre ne se remarque pas auprès d’autres catégories de populations issues de l’immigration et habitant aussi des quartiers pauvres, confrontées elles aussi à un taux de couverture de place en crèches moindre que dans les beaux quartiers de la ville et présentant un niveau de formation plus faible. 

Toujours à titre d’exemple, a-t-il précisé, le taux d’emploi des femmes d’origine congolaise est de 42,3%, contre 43% pour les hommes. Et leur taux d’activité de 56,2%, contre 57,9% pour les hommes.

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