
« Le MR n’en veut pas, il le dit dans toutes les langues »: la Vivaldi s’écharpe sur la réforme fiscale
La Vivaldi parviendra-t-elle à un consensus sur la réforme fiscale? Les discussions étaient compliquées dimanche, en kern. A gauche, on pointe le MR du doigt.
Les discussions sur la réforme fiscale sont bloquées, a-t-on indiqué dimanche à plusieurs sources. Même si elles ont été « bonnes » samedi, elles n’ont pas permis d’avancer et, à gauche, les regards se tournent vers le MR qui resterait inflexible sur ses positions.
Le Premier ministre, Alexander De Croo, et les vices-Premiers ministres se sont quittés aux petites heures dimanche. Des intercabinets sont prévus dans la journée, principalement pour étudier les divers scénarios sur la TVA, avec une nouvelle réunion en comité ministériel restreint à 19h, au cours de laquelle le sujet des pensions sera également abordé.
A gauche, le MR est pointé du doigt. « Le MR ne veut pas de réforme fiscale », disait-on de source gouvernementale. « Il le dit dans toutes les langues, en assumant ses positions ». « C’est impossible avec le partenaire MR. Reconnaissons qu’il a été constant depuis le début. »
Côté libéral francophone, l’insatisfaction à l’égard de qui se trouve sur la table n’est pas neuve. Vendredi déjà, le vice-Premier ministre MR, David Clarinval, confiait qu’il ne pourrait pas signer un accord avec ce qui se trouve sur la table. Le constat demeure: les indépendants recevraient moins que les autres, les hausses de TVA impliqueraient de reprendre d’une main ce qui a été donné de l’autre, trop peu de mesures sur la compétitivité des entreprises et insuffisamment de réformes du marché du travail alors que la création d’emplois permettrait de financer la réforme fiscale, disait-on.
Si le MR paraît inflexible, chez les autres partis, de nombreuses propositions passent mal également, notamment les hausses de TVA qui toucheront la consommation mais aussi, par exemple, un allègement de la pression fiscale sur le travail qui ne cible pas les bas et moyens salaires.
A entendre les différents échos des discussions, les chances de trouver un accord sur la réforme fiscale entre les sept partis de la Vivaldi sont maigres mais M. De Croo ne semble pas renoncer. Ramener la réforme des pensions sur la table -en friche depuis quelques semaines- permettrait soit d’élargir la discussion, soit de passer à autre chose.
L’accord de majorité évoque la « préparation » d’une réforme fiscale. Si l’opération échoue, il reste d’autres chantiers importants, commentait-on encore, cela ne signifie pas la fin du gouvernement.
Jeudi, à la Chambre, le Premier ministre avait toutefois dit sa volonté d’aboutir à un accord d’ici le 21 juillet, avec les premiers effets sur le salaire net des travailleurs dès l’an prochain.
Sur le plateau de VTM, le nouveau président de l’Open Vld, Tom Ongena, a maintenu cette échéance. « C’est l’objectif« , a-t-il rappelé. « Le gouvernement a trois grands chantiers: garder des centrales nucléaires ouvertes plus longtemps -c’est fait-, une réforme fiscale et des mesures en matière de pension afin qu’elles restent payables ».
Par cette réforme, les libéraux flamands, parti du Premier ministre, veulent mettre plus de gens au travail et garantir une différence d’au moins 500 euros entre les revenus d’un travailleur et ceux d’une personne qui ne travaille pas.