Arizona
Bart De Wever retourne chez le roi le 25 novembre, plus que probablement pour être prolongé dans sa mission de formateur de l’Arizona.

«On a inversé la logique, on ne cherche plus à faire mal»: pourquoi un vent d’optimisme souffle sur l’Arizona grâce à la nouvelle méthode De Wever

Benjamin Hermann
Benjamin Hermann Journaliste au Vif

Les négociations pour la formation d’un gouvernement fédéral se déroulent dans une certaine discrétion, cette semaine. Les partenaires de l’Arizona avancent, même s’ils n’ont pas abordé les sujets les plus sensibles. Bart De Wever a rendez-vous chez le roi lundi et sa mission sera vraisemblablement prolongée.

«Une formalité», lâche-t-on dans l’entourage des négociateurs de l’Arizona. Ce lundi 25 novembre, le formateur Bart De Wever a une nouvelle fois rendez-vous au palais. Vraisemblablement, le climat entourant les discussions autour de la formation d’un gouvernement fédéral ne sera pas du même ordre que celui qui prévalaient lors de la dernière visite auprès du roi, lorsqu’il s’agissait de recoller les morceaux et ramener Conner Rousseau (Vooruit) autour de la table.

Cette fois, les négociations progressent, lentement mais sûrement. Sauf rebondissement en fin de semaine, le formateur devrait être prolongé, dans l’espoir de parvenir à un accord avant la fin de l’année entre les cinq partenaires: N-VA, Vooruit, CD&V, MR et Engagés. C’est, du moins, l’élan optimiste dans lequel ils se trouvent.

L’Arizona est muette

Plusieurs signes ne trompent pas. Ainsi, les discussions se sont déroulées en toute discrétion durant la semaine écoulée. Comme les journalistes le savent, les fuites fournissent d’intéressantes informations sur le contenu des discussions, mais révèlent souvent quelques pierres d’achoppement. Ces derniers jours, la consigne était claire et a plutôt été respectée: on avance et on se tait, dans toutes les langues.

Le menu des négociations, ensuite, a déjà été présenté aux protagonistes et sa programmation court au moins jusqu’à la semaine prochaine. Après le passage de Bart De Wever chez le roi, donc. C’est le signe, assurément, que la volonté existe de poursuivre dans cette configuration.

Ce jeudi à la Chambre, les futurs partenaires sont apparus plutôt unis dans le feu de tirs nourris à l’encontre de la ministre en affaires courantes de l’Intégration sociale, Karine Lalieux (PS), certaines attaques provenant même des bancs de Vooruit. On notera encore que c’est en concertation avec le formateur que la Vivaldi se réunira lundi en kern pour évoquer les douzièmes provisoires, cette mesure qui consiste à débloquer des moyens pour l’année 2025, en l’absence de budget en bonne et due forme. Si le scénario le plus optimiste consiste à aboutir aux alentours de la mi-décembre, pour l’Arizona, cela ne garantit pas qu’un budget pourra être élaboré et approuvé dans les temps, avant l’entame du prochain exercice.

L’Arizona a changé de méthode

Bart De Wever, enfin, avait annoncé lors de la dernière reconduction de sa mission de formateur qu’il allait s’atteler à mettre une nouvelle méthode en œuvre. Elle semble porter ses fruits, jusqu’ici. Cela ne signifie pas que les négociateurs avancent à toute allure, mais plutôt qu’ils progressent (et ne reculent pas, en tout cas).

Des groupes de travail ont engrangé une série d’avancées au cours des deux derniers mois, explique-t-on. Désormais, ce sont essentiellement les «knelpunten», ces goulots d’étranglement qui peuvent devenir des pommes de discorde, qui sont tranchées par les présidents de partis ou leur représentant. En effet, Conner Rousseau (Vooruit) et Georges-Louis Bouchez (MR) étaient absents une partie de la semaine, en étant respectivement remplacées par Frank Vandenbroucke et David Clarinval. «Rien de politique, c’est juste une question d’agenda personnel qui m’a empêché d’être présent», indique le président libéral.

A présent, il s’agit d’avancer thématique par thématique. Là, les interprétations divergent quelque peu. Selon les uns, chaque matière est potentiellement sujette à débats. Traduction: aucun sujet n’est facile. Selon d’autres, le formateur commence par ce qui est le moins susceptible de provoquer des crispations, pour terminer «en beauté» avec les nœuds budgétaires ou encore fiscaux.

L’institutionnel au menu du week-end

En attendant, reconnait-on dans plusieurs partis impliqués, on engrange des petites victoires par-ci par-là, si bien qu’il deviendra compliqué, à un stade, de faire machine arrière. Fini le ballet des supernotas qui crispent d’emblée. «On a inversé la logique. Il ne s’agit plus de chercher à faire mal à l’autre, mais d’avancer progressivement, jusqu’au moment où échouer serait une perte pour tout le monde. Chacun engrange ses avancées et se dit qu’à un moment, il ne peut plus faire une croix dessus», entend-on en marge des discussions.

Divers points ont été abordés au cours de la semaine: climat et énergie, santé, fonction publique, égalité des chances, rail. Ce vendredi après-midi, le programme prévoyait d’aborder l’économie. Et ce samedi, l’institutionnel sera au menu. S’«il y a potentiellement de l’institutionnel dans tout, comme il y a du budgétaire dans chaque thématique», il n’est pas impensable que les discussions se crispent quelque peu, même si les échos font état d’un climat favorable comme rarement ces derniers mois.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire