Le MR avance une réforme fiscale de 10 milliards sans la financer par une hausse d’impôts

Le MR a présenté un nouveau projet de réforme fiscale, qui, aux yeux du parti, est indissociable d’une réforme structurelle du marché du travail.

Il n’y a pas de marge pour augmenter les impôts de ceux qui travaillent et investissent, a averti jeudi le MR alors que le gouvernement planche sur une réforme fiscale. Les libéraux ont mis en avant leur projet qui représente 10 milliards d’euros financés par une réforme du marché du travail et une baisse des dépenses publiques. Mais pas question pour eux de compenser une baisse d’impôts en augmentant d’autres impôts.

Le gouvernement fédéral se réunira en conclave dans une semaine pour essayer d’avancer sur un projet de réforme fiscale. Le ministre des Finances, Vincent Van Peteghem (CD&V), a soumis en mars une ébauche qui satisfait en partie les libéraux. A leurs yeux, il s’agit bien d’un « tax cut » (baisse d’impôt) mais qui ne va pas assez loin et qui contient aussi certaines mesures comme des hausses de TVA dont ils ne veulent pas.

Toute réforme fiscale doit, pour le MR, augmenter le salaire net des travailleurs avec l’objectif d’un différentiel d’au moins 500 euros entre les revenus de remplacement et ceux des travailleurs, un objectif partagé par l’Open Vld. Les libéraux veulent augmenter la quotité exemptée d’impôts et la tranche de revenus soumise à un impôt de 45% qui, selon eux, touche beaucoup trop de contribuables si l’on compare avec les pays voisins. D’autres mesures sont mises en avant comme la hausse de la déductibilité des frais de garde d’enfant, un bonus emploi pour les indépendants, l’élargissement des flexi-jobs à l’agriculture, une augmentation de 1.500 euros nets pour les personnes qui exercent un métier en pénurie, etc.

Ne pas faire trinquer la classe moyenne

En faisant son budget au mois d’octobre, le gouvernement a confié la mission au ministre du Travail de continuer à « oeuvrer pour relever le taux d’emploi« . Outre l’incitant pour les métiers en pénurie, le MR préconise une exclusion du chômage après deux refus d’un emploi convenable, une dégressivité accrue des allocations de chômage ou encore un travail communautaire après deux ans.

« La réforme fiscale est indissociable de la réforme du marché du travail. Ce n’est pas un jeu. Si on ne réforme pas le marché du travail, on ira chercher dans votre poche gauche ce qu’on a mis dans votre poche droite ou on le prendra à votre patron qui ne pourra pas embaucher un travailleur en plus, augmenter les salaires ou devra augmenter ses prix. A l’arrivée, ce sera toujours la classe moyenne qui paiera », a affirmé le président du parti, Georges-Louis Bouchez.

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