Le cabinet restreint (kern) du gouvernement fédéral a décidé vendredi d’aider Fedasil à rendre opérationnelles les places d’accueil disponibles, annonce la secrétaire d’État à l’Asile et la Migration, Nicole de Moor, dans un communiqué.
À court terme, 150 agents provenant d’autres services seront ainsi mis à disposition de l’Agence fédérale en charge l’accueil des demandeurs d’asile. Un groupe de travail est par ailleurs en cours de constitution pour répondre au plus vite aux besoins en matière de pénurie de personnel.
En raison d’un manque de places, Fedasil a indiqué jeudi avoir dû refuser 125 personnes ayant fait une demande d’asile dans le cadre familial. Dans la soirée, la secrétaire d’État déplorait l’absence de réponse à ses demandes : « j’ai déjà demandé à plusieurs reprises du soutien en termes de personnel, mais jusqu’à présent, mes demandes sont restées sans suite. » Dès juillet, Nicole de Moor avait validé une augmentation de la capacité d’accueil de Fedasil à 35.000 places.
Le sujet est revenu en kern vendredi matin. Outre la solution à court terme, le gouvernement fédéral a décidé d’examiner la semaine prochaine comment d’autres sites d’accueil pouvaient devenir opérationnels et comment le Plan Hiver pouvait être déployé.
« Je ne pense pas qu’il soit normal que des gens puissent voyager sans visa »
« Le fait que les partenaires de gouvernement vont mettre du personnel à disposition est déjà une bonne chose », commenté Nicole de Moor, citée dans le communiqué. « L’afflux actuel est élevé. Aujourd’hui, au Conseil de Luxembourg, je préconise des solutions européennes pour faire face à l’afflux par la route des Balkans occidentaux. Je ne pense pas qu’il soit normal que des gens puissent voyager sans visa dans un pays voisin de l’UE et ensuite payer un passeur pour traverser la frontière. Cela doit cesser. »
La politique de visas de la Serbie a en effet été la cible de vives critiques vendredi, à l’entame d’une réunion des ministres européens de l’Intérieur, à Luxembourg. Nicole de Moor a elle aussi accusé Belgrade de contribuer, par sa politique de visas, à une hausse des arrivées de migrants dans l’UE.
Ces derniers jours, Nicole de Moor a rappelé qu’une réforme du règlement de Dublin est essentielle à ses yeux, car une grande part des demandes d’asile introduites en Belgique (près de la moitié, affirmait son cabinet en début de semaine) provient de personnes déjà enregistrées dans un autre pays UE (et qui devraient donc y être prises en charge).
À la date du 31 août, 22.627 personnes ont introduit en 2022 une demande de protection internationale en Belgique, selon les chiffres du CGRA (Commissariat général aux réfugiés et aux apatrides). Sur l’ensemble de l’année 2021, elles étaient 25.971. Le nombre de demandes est croissant depuis avril.
