Le prince Laurent de Belgique était à la «journée des délégués» de la CGSP wallonne, le 19 novembre, à quelques jours d’une mobilisation syndicale historique.
Le mercredi 19 novembre, à la Bourse, à Namur, plusieurs centaines de syndicalistes socialistes participaient à la « journée des délégués et des libertés syndicales » de l’Interrégionale wallonne de la CGSP, la centrale générale des services publics de la FGTB. Organisée pour la deuxième fois, cette journée de témoignages et de débats est de plus en plus suivie, à l’heure où les libertés syndicales sont attaquées sur tous les terrains. L’initiative est née d’une idée de Philippe Barbion, secrétaire régional de la CGSP de Charleroi et président de la FGTB Charleroi Sud-Hainaut. « On ne remercie jamais assez les délégués syndicaux, qui sont en première ligne, ce sont ceux qui encaissent le plus de coups », dit-il.
La première journée des délégués s’était tenue à Dampremy, au CEME, et elle avait récolté un tel succès que sa deuxième version, à Namur, a accueilli encore plus de monde, et du beau, puisque les témoignages de délégués de terrain, en Belgique mais aussi en France ou ailleurs, ont été suivis par un très impressionnant tapis de rouges: le patron flamand de la FGTB fédérale, Bert Engelaar, la future patronne francophone de la FGTB Selena Carbonero Fernandez ou le patron de la FGTB wallonne Jean-François Tamellini faisaient partie de l’assistance, et ont pris la parole pour l’occasion. Mais à côté de l’aristocratie syndicale battait un cœur au sang bleu. Le prince Laurent a assisté aux deux dernières interventions du colloque, celles de Bert Engelaar et de Philippe Barbion.
Très à l’aise («il n’a pas demandé de tapis rouge ni rien», témoigne Philippe Barbion), Laurent de Saxe-Cobourg a ensuite passé un moment plus convivial avec les participants. Il y avait des sandwiches mous avec du poulet au curry servis sur un plateau d’aluminium, des gobelets en plastique et un photomaton, «et pas mal de délégués ont voulu leur photo avec le prince», rigole encore Philippe Barbion, qui avait rencontré le prince Laurent à Jumet, à l’inauguration du dispensaire de sa fondation. Très ami avec l’ancienne échevine du bien-être animal de Charleroi, ancienne bourgmestre faisant fonction de Charleroi, et célèbre figure jumétoise, Françoise Daspremont, le prince est souvent vu autour de la place du Ballon, à Gohyssart, vers l’intersection entre le Washington, dit «le Wash», la Maison de Tous, dite «Tous», et le Barclays, qui n’a pas de petit nom.
A quelques heures à peine d’une mobilisation historique, et des trois jours d’action dans les services publics contre les décisions des gouvernements, les participants s’en sont sans doute trouvés galvanisés.
Un signe aussi que les tensions autour de la Question royale se sont légèrement apaisées avec le temps. «On est resté très républicains, hein. Mais c’est vrai que j’ai été étonné de la sympathie qu’a suscitée le prince Laurent, même chez des républicains comme nous. Et il est très cordial!», rigole Vincent Pestieau, secrétaire régional de la FGTB de Charleroi. Il est probablement très cordial, le prince rouge, mais il n’a pas souhaité répondre à nos sollicitations.