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Plus assez d’espace pour entreposer les déchets nucléaires: « un grand tabou »

Où iront les déchets nucléaires après 2025 ? La capacité d’entreposage des déchets nucléaires en Belgique serait en effet insuffisante d’ici dix ans. C’est ce qui ressort d’une question parlementaire posée par le groupe Ecolo-Groen à la ministre fédérale de l’Énergie Marie-Christine Marghem. De nouvelles installations doivent être mises en place d’ici le début de la prochaine décennie.

Le groupe Ecolo-Groen a posé la question sur la capacité d’entreposage destinée aux déchets nucléaires d’ici 2025 à la ministre fédérale de l’Énergie Marie-Christine Marghem. Il semblerait qu’elle sera insuffisante rapporte, L’Avenir. Ecolo-Groen dénonce cette absence de politique de gestion de la part du gouvernement. « Pendant combien d’années, au-delà de 2025 (date prévue de sortie du nucléaire, NDLR), ces tonnes d’uranium se trouveront-elles encore sur ces sites? », s’interroge le député Jean-Marc Nollet.

Fin 2014, quelque 3.260 tonnes de déchets étaient entreposées sur les sites de Doel et Tihange. Pas moins de 370 tonnes devraient s’y ajouter d’ici 2025. « La Belgique doit encore définir sa stratégie de stockage définitif des déchets de haute activité, dit la ministre. Difficile de prévoir quand un combustible usé serait évacué de Doel et de Tihange pour son stockage définitif » stipule la ministre de l’Energie.

La ministre parle « d’études sur des futures capacités sont en cours chez Synatom (qui achète l’uranium et gère les déchets à la sortie du réacteur, NDLR) afin de mettre ces installations en service début de la prochaine décennie« . Pour Écolo-Groen, il s’agit « d’un grand tabou ». « Ca nous explose à la figure », mettent en gardent les représentants du parti.

Un « grand tabou »

Comme le rappelle L’Avenir, il existe deux options de gestion des déchets nucléaires: le cycle fermé ou ouvert. En cycle fermé, le combustible irradié, qui a passé 4 ans dans le réacteur, est retraité. 96% du combustible peuvent être recyclés pour la fabrication de nouveaux éléments fissiles. En cycle ouvert, le combustible usé n’est ni retraité, ni recyclé, mais est entreposé temporairement en vue d’un stockage définitif dans des couches géologiques profondes.

La Belgique a opté pour un cycle fermé pour 671,5 tonnes de ses déchets nucléaires dans les années 70. La totalité a pu être réutilisée dans différentes centrales du pays. « C’était dangereux, car on devait transporter ces déchets hautement radioactifs jusqu’en France pour qu’ils y soient traités« , relate Jean-Marc Nollet. Ce qui a mené à un moratoire en 1993.Depuis, les combustibles irradiés sont temporairement entreposés sur les sites des centrales belges. Après 2 à 10 ans dans une piscine de désactivation, la matière usée est stockée dans une piscine à Tihange et dans des conteneurs à sec à Doel.

Que faire alors de ces déchets entreposés? Marie-Christine Marghem déclare que « le combustible usé belge attend une décision de Synatom« . Pour Jean-Marc Nollet, ce n’est rien moins que rouvrir la porte au cycle fermé. « Car pour Synatom, cette solution est la moins chère. La société ne doit pas racheter des provisions et pourra toujours vendre à l’étranger après 2025, dit-il. En soulignant, par ailleurs : « Synatom est une filiale d’Electrabel. Le coût pour un enfouissement définitif, lui, est plus important. » Pour le député écologiste, ce n’est pas à Synatom à décider, mais bien au gouvernement.

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