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Piétonnier bruxellois: le cdH appelle à tirer les leçons d’un « fiasco »

Le groupe cdH de la Ville de Bruxelles a dit relever jeudi avec satisfaction que le collège de la Ville avait enfin rejoint sa demande de réduire la zone 100% piétonne. Il a fait savoir qu’il attendait de la majorité PS-MR qu’elle « tire les leçons de ce naufrage de gouvernance et change de méthode, privilégiant la concertation, l’écoute et l’inclusion ».

La Ville de Bruxelles, Beliris et la Région ont présenté jeudi une version actualisée du périmètre du piétonnier de Bruxelles.

Pour Hamza Fassi Fihri, un des chefs de file du cdH de la Ville, il aura fallu une année au PS et au MR « pour tenter de rectifier une situation catastrophique de chaos, maladresses, communications contradictoires, d’absence de concertation, etc., laissant les habitants et les usagers exaspérés et les commerçants abandonnés à leur sort ».

A ses yeux, la publication de l’avis de l’auditeur du Conseil d’État tombée jeudi sanctionne également cette précipitation et cette absence de concertation et de vision globale.

Les défis du piétonnier restent nombreux. Le plan de mobilité doit être revu et le mini-ring modifié, voire supprimé en maintenant la qualité de vie des habitants; il faut d’urgence un plan d’accompagnement des commerçants et une vision stratégique claire; la communication, pour le moins chaotique et contradictoire, doit être revue à destination du grand public et des usagers, sur le terrain, avec des affichages clairs et coordonnés avec la Région et les communes voisines.

Enfin, le cdH demande à la majorité PS-MR d’être prudente dans l’attente de la décision du Conseil d’État saisi par les commerçants. En cas de suspension du permis d’urbanisme du piétonnier – réclamée par l’auditeur du Conseil d’État, la totalité des frais serait à charge de la Ville et non de Beliris, a-t-il dit.

Les adaptations n’effacent pas « les dommages subis par les commerçants »

Pour l’Union des Classes moyennes (UCM), les adaptations du piétonnier annoncées jeudi par les autorités n’effaceront pas les dommages subis par les commerçants. Elle dénonce un « manque de concertation préalable » et une « mise en oeuvre kafkaïenne », qui ont causé des « préjudices sévères » à bon nombre de commerçants. L’UCM annonce en outre qu’elle accompagnera les commerçants qui demanderont réparation du préjudice.

Le périmètre du piétonnier demeurera inchangé, mais la partie du boulevard située entre la rue du Lombard et la place Fontainas conservera une voie de circulation de voitures dans le sens centre-faubourgs. Depuis la place Fontainas, il sera possible de se rapprocher de la Bourse jusqu’à la rue du Lombard via la rue du Midi qui sera aménagée en zone confort. La place De Brouckère sera réaménagée dans le même esprit que la zone piétonne et restera accessible aux voitures sur une bande de circulation depuis le boulevard Jacqmain, de manière très limitées, via une voie de service pour l’accès à l’hôtel Métropole, ont annoncé jeudi les autorités de la Ville de Bruxelles (Yvan Mayeur et Alain Courtois), le président de Beliris, Didier Reynders, et les ministres bruxellois Rudi Vervoort et Pascal Smet.

Pour l’UCM, ces adaptations n’effacent pas les dommages subis par les commerçants du piétonnier et des rues adjacentes, « qui ont vu leur chiffre d’affaires baisser de l’ordre de 20 à 40% ». Si l’Union reconnaît la multitude de raisons (lockdown, menace terroriste, etc.), elle estime que « l’extension précipitée et démesurée du piétonnier a joué un rôle majeur ».

« L’UCM, comme les commerçants, n’est pas opposée par principe à une mise en piétonnier, qui pourrait redynamiser le centre-ville. Mais elle ne peut accepter le manque de concertation préalable et la mise en oeuvre kafkaïenne, qui ont causé des préjudices sévères à bon nombre de commerçants. » Elle annonce donc que, « quel que soit l’avenir du piétonnier », elle accompagnera les commerçants demandant réparation du préjudice subi.

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