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Parlement wallon: « ceci n’est pas un service minimum »

Le parlement wallon a approuvé mercredi majorité contre opposition une proposition de décret visant à consacrer la continuité du service dans les contrats de service public négociés entre le gouvernement wallon et le transport en commun régional (TEC).

« Il ne s’agit pas d’un service minimum, garanti ou contraignant, mais d’organiser le service les jours de grève préavisée », a expliqué le ministre en charge de la Mobilité, Carlo Di Antonio.

On ne peut accepter, dit-il, que si 200 à 300 travailleurs grévistes sont absents, une société de 5.000 travailleurs ne puisse assurer que 10 à 15% du service ordinaire, comme c’est parfois le cas les jours de grève préavisée.

L’organisation sera simple, à ses yeux: pour chaque dépôt, un tableau établira les lignes prioritaires (desservant écoles ou hôpitaux) ainsi que le pourcentage minimum d’effectifs permettant de couvrir ces lignes à 100%. « Il n’y aura donc pas de demi-service ». Les chauffeurs souhaitant travailler pourront s’inscrire 24 heures avant le début de la grève, de manière à ce que les managers déterminent si la ligne peut être ouverte et en informer les usagers.

MR et cdH, ainsi que le député J’EXISTE, ont soutenu la proposition de décret.

Pour l’opposition PS, Ecolo et PTB, ce durcissement de l’attitude du gouvernement met à mal le dialogue social, qui pourtant a démontré ces dernières années combien il porte ses fruits grâce à la procédure de dialogue mise en place en 2011. Le nombre de jours de grèves non préavisées a baissé de 6,84 à 2,59 ces cinq dernières années, a fait valoir Déborah Géradon (PS).

Pour l’opposition, le décret ne vise qu’à masquer le manque de moyens budgétaires octroyés aux TEC pour le service ordinaire, alors que de nombreuses lignes sont déjà bondées. « A ce service aléatoire, nous préférons un service maximum », a lancé Matthieu Daele (Ecolo), égratignant au passage le PS qui siégeait dans les gouvernements précédents.

Le parlement a approuvé, sur un vote identique, une proposition de résolution cdH envisageant une modification du règlement de travail du groupe TEC afin que la participation des agents à des mouvements de grèves spontanés (hors cas de force majeure) soit assimilée à une absence injustifiée et puisse amener à des sanctions individuelles. Actuellement, les seules sanctions possibles sont collectives, via une réduction de dotation au groupe, ou une diminution des crédits d’heures pour les activités syndicales.

PS, Ecolo et PTB ont raillé la capacité du gouvernement à faire aboutir de telles mesures qui nécessitent un accord social. « Faire de la musculation politique avant de négocier, ce n’est pas mettre toutes ses chances de son côté pour réussir », a commenté M. Daele. Mais pour le ministre Di Antonio, la simple menace d’une sanction est de nature à faire disparaître tout mouvement de grève non préavisé.

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