Pakistan: Islamabad se prépare à des manifestations anti-pouvoir

(Belga) Les forces de sécurité pakistanaises quadrillaient jeudi la capitale Islamabad pour empêcher la tenue d’un rassemblement de l’opposition, qui exige la démission du Premier ministre Nawaz Sharif. Les autorités ont déployé 20.000 policiers et paramilitaires et placé des conteneurs sur les axes routiers stratégiques afin d’entraver l’organisation de cette « marche de la liberté ».

Mercredi soir, la Haute cour de Lahore (est) avait interdit ce rassemblement mené par les opposants Imran Khan, ex-gloire du cricket reconverti dans la politique, et Tahir ul-Qadri, un chef religieux pakistano-canadien. Les autorités estiment que les formations d’Imran Khan et de Tahir ul-Qadri n’ont pas demandé et donc pas reçu d’autorisation pour manifester et se trouvent par conséquent dans « l’illégalité ». « La décision de la cour sera totalement mise en oeuvre », a prévenu le ministre de l’Intérieur Chaudhry Nisar, une mise en garde balayée du revers de la main par les principaux concernés. « Nous allons nous rendre à Islamabad et demander la démission du Premier ministre afin d’ouvrir la voie à un nouveau gouvernement apolitique », a lancé Imran Khan, affirmant que sa manifestation visait à établir une « vraie indépendance » pour le Pakistan dirigé selon lui par une aristocratie féodale. Au coeur du différend entre ces deux partis d’opposition et le gouvernement: le résultat des élections législatives de mai 2013 ayant porté au pouvoir Nawaz Sharif. Le parti de la Justice (PTI) d’Imran Khan, qui avait terminé en troisième place lors de ce scrutin, dénonce des fraudes électorales massives. Le Mouvement du peuple du Pakistan (PAT) de Tahir ul-Qadri avait quant à lui boycotté ce scrutin. Dans l’espoir de résoudre la crise, le Premier ministre Sharif s’était engagé mardi à établir une commission indépendante formée de juges de la Cour suprême pour enquêter sur ces allégations de fraudes. Mais cette proposition a été rejetée par Imran Khan et Tahir ul-Qadri qui demandent le départ du gouvernement, et sont ainsi accusés par le pouvoir de jouer le jeu de l’armée dans ce pays abonné aux coups d’Etat. (Belga)

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