Charles Michel. © AFP

Pacte de l’ONU sur les migrations: Charles Michel a une proposition

Le Premier ministre Charles Michel soumettra, après une concertation avec ses collègues européens, une proposition pour sortir de l’impasse sur le pacte des Nations Unies sur les migrations, a-t-on appris dimanche auprès de son cabinet.

Tout au long du week-end, M. Michel a multiplié les contacts téléphoniques avec ses vice-Premiers. Ces derniers n’ont cependant pas encore reçu sa proposition, qu’il pourrait décider d’exposer lors d’un kern, alors que le vice-Premier Alexander De Croo (Open Vld) sera de retour en Belgique.

Actuellement en Afrique du Sud, ce dernier a avancé son retour de quelques heures pour participer à son bureau de parti lundi matin, mais aussi à un éventuel kern dans la journée.

La majorité fédérale est toujours divisée sur l’attitude à adopter concernant le Pacte onusien. Le MR, l’Open Vld et le CD&V veulent approuver le texte comme le Premier ministre s’y est engagé en septembre dernier à la tribune de l’ONU.

La N-VA se déclare quant à elle opposée à ce pacte, dont elle affirme redouter les effets dans l’ordre juridique belge. Le Premier ministre travaillerait vraisemblablement à l’élaboration d’une déclaration interprétative à joindre au document onusien pour apaiser les craintes des nationalistes flamands.

Dans l’entourage des ministres N-VA, on affirme pour l’heure ne pas avoir reçu de proposition du Premier ministre. Ce dernier, qui ne se rendra pas lundi à la COP24 à Katowice, pourrait bien présenter dès demain une proposition à ses vice-premiers.

Alors que La Libre évoque des dissensions au sein de la N-VA – Peter De Roover et Theo Francken seraient déterminés à aller au clash, tandis que Bart De Wever et Jan Jambon seraient plus souples -, des sources au sein du parti affirment qu’il n’en est rien.

« Jambon est encore plus dur que Francken sur le contenu du pacte », affirment également des sources gouvernementales. « Il n’y a pas de désaccord entre eux. Faire chuter le gouvernement ne serait considéré par aucun des deux comme un objectif », précisent-elles.

D’après le politologue Dave Sinardet, le risque d’une chute de l’exécutif fédéral a toutefois augmenté. « Mais s’il tombe, ce sera parce que la N-VA a voulu le faire tomber et pas à cause d’un problème insoluble », explique-t-il. « Les Pays-Bas et l’Allemagne ont démontré qu’une voie de sortie existait ».

L’ensemble de la crise doit être analysée à la lumière des élections locales du 14 octobre dernier, ajoute M. Sinardet. « La N-VA a perdu des voix au profit du Vlaams Belang et il y a des indications que le parti entend porter encore plus la question migratoire sur le devant de la scène », détaille-t-il. A titre d’exemple, le politologue cite la récente limitation par M. Francken du nombre de demandes d’asile enregistrées chaque jour ou encore le déménagement du terminus de De Lijn situé à la garde du Nord.

« Faire tomber le gouvernement reste cependant un risque à l’égard des entrepreneurs, qui votent pour la N-VA en tant que parti responsable au gouvernement », avance-t-il, tout en précisant que d’autres scénarios sont possibles. Un départ de Theo Francken seul du gouvernement ne serait notamment pas à exclure.

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