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« On pourrait fixer des quotas de visas humanitaires chaque année »

Le Vif

Dirk Van den Bulck, commissaire général aux réfugiés et aux apatrides (CGRA), prône la réinstallation de réfugiés et recommande de fixer des quotas de visas humanitaires chaque année.

Pour éviter la migration irrégulière, il est en faveur d’une politique plus contrôlée et mieux organisée. Revenant sur le scandale des visas humanitaires accordés à des Syriens chrétiens qui a éclaté en début d’année, Dirk Van den Bulck, s’est dit étonné par le nombre de personnes concernées et par la manière dont l’octroi des visas était organisé. « À un moment, il était devenu possible pour des personnes privées de remettre des listes, de les faire approuver et d’obtenir des visas sans qu’il y ait un examen approfondi de leur situation. Je n’ai pas l’impression que tout cela était bien encadré », déplore-t-il. « Au lieu de donner plus de possibilités à des personnes privées ou à des ONG, je plaide pour un élargissement du programme de réinstallation du Haut Commissariat pour les réfugiés des Nations unies (HCR) », poursuit le commissaire général. « Le HCR a une vision globale sur la situation des réfugiés dans le monde, plus que d’autres organisations, et peut indiquer où sont les priorités ». Il ne recommande pas nécessairement de revoir la politique des visas humanitaires mais d’envisager « d’augmenter la possibilité d’obtenir des visas humanitaires pour ceux qui ont des liens avec la Belgique ». Il se dit favorable « à une politique oeuvrant pour une migration plus contrôlée, mieux organisée pour éviter la migration irrégulière ». Mais il ne faut pas vendre d’illusions, ajoute-t-il: « Dire que l’on ne va plus laisser la possibilité d’introduire une demande d’asile en Europe et que l’on va se limiter à laisser entrer uniquement les personnes que l’on souhaite faire entrer est une illusion. On ne pourrait le faire qu’en utilisant des moyens qui ne sont pas du tout justifiables. Autrement dit, en tirant sur ceux qui arrivent (…) Il ne faut pas faire croire qu’on peut organiser quelque chose de similaire à une politique australienne », argumente M. Van den Bulck. Il insiste pour élaborer une politique plus globale et dès lors « investir beaucoup plus dans les pays d’origine, à un niveau jamais vu ».

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