Olivier Vandecasteele
Olivier Vandecasteele, le travailleur humanitaire belge détenu en Iran depuis février dernier © Belga

Affaire Olivier Vandecasteele: les autorités belges démentent un échange de prisonniers

Olivier Vandecasteele, l’humanitaire belge enfermé depuis plus d’un an en Iran, serait en voie d’être échangé contre un Iranien emprisonné en Belgique, rapportent Bloomberg et Reuters. Les autorités belges démentent l’information.

L’accord sur « le transfèrement de condamnés entre l’Iran et la Belgique a été conclu et finalisé », a indiqué le porte-parole de la justice, Massoud Sétayechi, dans sa conférence de presse hebdomadaire à Téhéran, cité par l’AFP. « Si Dieu le veut, cette action va se dérouler », a-t-il ajouté, sans donner de précisions sur la date et les conditions d’un possible échange.

Interrogée par l’agence Belga, une source gouvernementale belge a démenti l’information. Le ministre de la Justice, Vincent Van Quickenborne, s’est encore montré plus clair: « Cette information n’est pas correcte. Elle vient d’un Etat voyou qui est spécialisé dans les fausses déclarations qui visent à manipuler et semer la confusion à propos de compatriotes innocents », a-t-il dit après une annonce similaire faite par Bloomberg et Reuters.

La famille du prisonnier belge a elle aussi évoqué une « façon de mettre la pression sur la famille et la Belgique ». « Le ministère des Affaires étrangères nous a en outre confirmé que l’annonce n’avait rien à voir avec l’état actuel de la situation », a précisé le porte-parole des proches et de la famille, Olivier Van Steirtegem. 

L’annonce du porte-parole iranien fait suite à plusieurs échanges ces dernières semaines entre les autorités belges et iraniennes. L’un d’eux a encore eu lieu la semaine passée entre le Premier ministre, Alexander De Croo, et le président iranien, Ibrahim Raïssi.

L’agence de presse iranienne Irna avait annoncé que les deux pays avaient « trouvé des moyens d’accélérer la mise en œuvre des accords conclus entre les deux pays », sans donner plus de précision. De son côté, le cabinet de M. De Croo avait confirmé la tenue de l’entretien, qui a porté sur le cas de M. Vandecasteele, sans faire d’autre commentaire. 

Olivier Vandecasteele, âgé de 42 ans, a été arrêté le 24 février 2022 à Téhéran, et condamné à 40 ans de prison et 74 coups de fouet pour « espionnage » à l’issue d’un procès qui n’a pas respecté les droits élémentaires de la défense.

En juillet 2022, la Chambre a approuvé un traité signé avec l’Iran permettant le transfèrement mutuel de prisonniers condamnés, un texte présenté comme le seul moyen de faire libérer M. Vandecasteele.
Ce texte, entré en application le 18 avril, ouvre la voie à la remise à Téhéran du diplomate Asadollah Asadi, condamné en Belgique en 2021 à vingt ans de prison pour un projet d’attentat contre le Conseil national de la résistance iranienne (CNRI, coalition d’opposants), en France en 2018.

Ne pas céder aux « tentatives de déstabilisation »

« Nous avons affaire à une partie qui fait flèche de tout bois pour arriver à ses fins, y compris le chantage et la désinformation », a déclaré la ministre des Affaires étrangères Hadja Lahbib, mercredi en commission des Relations extérieures de la Chambre. La cheffe de la diplomatie belge était interrogée ans le cadre d’un débat d’actualité concernant la possibilité d’échanges de prisonniers avec l’Iran.

« Les infos (évoquées dans la matinée) ne sont que les derniers exemples en la matière. Cette désinformation contribue à nous manipuler, nous, ainsi que l’opinion publique. Nous devons tout faire pour ne pas céder à ces tentatives de déstabilisation », a-t-elle averti.

Hadja Lahbib a confirmé le démenti déjà formulé par les autorités belges sans donner de détails sur l’état du dossier. La Belgique a convoqué une nouvelle fois l’ambassadeur d’Iran le 18 avril, pour dénoncer les conditions de détention et formuler officiellement la demande de transfèrement d’Olivier Vandecasteele, a indiqué Mme Lahbib. « Nous faisons tout notre possible pour qu’il reçoive la visite d’un médecin qui parle une langue qu’il comprend, qu’il ait une communication avec sa famille, des visites consulaires et une amélioration de son régime alimentaire. »

La ministre des Affaires étrangères a en outre annoncé que les autorités belges avaient eu un nouveau contact avec la famille d’Olivier Vandecasteele mercredi matin.

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