Olivier Martins © Belga

Olivier Martins, l’évasion ratée et les cadavres dissous dans l’acide

Muriel Lefevre

Cette star du barreau bruxellois se trouve au coeur d’une histoire qui ressemble au scénario d’une série américaine. Elle a pourtant lieu près de chez nous.

L’avocat a l’accent chantant du sud de la France, mais plaide depuis plusieurs décennies à Bruxelles. Il a atteint une certaine célébrité en étant l’avocat de Abdellah Ait Oud, le meurtrier des petites Stacy et Nathalie. Mais aussi en réussissant à prouver que l’homme au chapeau des attentats du 22 mars n’était pas Fayçal Cheffou. Il a également été chroniqueur pour RTL-TVi.

Depuis hier il fait pourtant la une des médias de l’autre côté de la barrière. Il vient d’être inculpé du chef de membre d’une organisation criminelle. La justice le soupçonne en effet d’être impliqué dans la tentative d’évasion du 13 avril 2014 du baron de la drogue Mohamed Benabdelhak, dit le bombé. La tentative échoue, les complices s’enfuient et s’en suit une course poursuite spectaculaire sur le Ring de Bruxelles.

L’affaire aurait pu en rester là, si en toute discrétion la DR1 (criminalité grave envers des personnes et des biens) de la police judiciaire fédérale de Bruxelles, n’avait pas continué son enquête. Des faits étranges ravivent en effet leur curiosité autour de cette tentative d’évasion ratée.

La disparition des frères Hilger, deux figures du grand banditisme, qui ont été retrouvés en mars 2016 pose question. Enfin plutôt ce qu’il restait de leurs corps dissous par l’acide dans le coffre d’une voiture repêchée au fond d’un canal à Seneffe. Probablement un règlement de compte suite à l’échec de la tentative d’évasion à laquelle ils auraient participé.

Il y a aussi eu le meurtre d’un droguiste de Schaerbeek. On a retrouvé l’homme de 66 ans devant chez lui à Kampenhout avec une balle dans la tête. Or ce serait ce dernier qui aurait vendu les 400 litres d’acide qui auraient servi à faire disparaître des frères Hilger. Il aurait même eu un pourboire de 400 euros.

Trois témoins gênants éliminés de la surface du globe, il restait à faire disparaître les preuves. L’étrange incendie de l’Institut national de criminalistique et de criminologie à la fin août 2016 tombe donc à point puisque c’est justement à cet endroit qu’étaient stockées les preuves autour de ces affaires.

Présenté à un juge d’instruction, l’avocat du barreau de Bruxelles a été inculpé mardi en début de soirée et placé sous mandat d’arrêt. La chambre du conseil doit se prononcer vendredi sur le maintien en détention de l’avocat, stipule le parquet.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire