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« Nous avons enjambé la fenêtre et avons gagné Maelbeek en file indienne »

Paul Brasseur, fonctionnaire d’information au Sénat, se souviendra encore longtemps de cette journée du 22 mars 2016. Passager de la rame de métro victime d’une lourde explosion mardi peu après 9 heures, il s’en sort indemne car situé dans un autre compartiment que celui qui était visé.

« J’ai pris le métro à Delta après un voyage en Conforto (la ligne de bus rapide venant du Brabant wallon) », témoigne celui qui est aussi conseiller communal MR dans la ville de Wavre du Premier ministre Charles Michel. « Nous effectuons ce déplacement tous les matins, en bande, et ce matin nous nous préoccupions de savoir ce qui s’était déroulé à l’aéroport de Zaventem, et de l’opportunité de rassurer les proches », se souvient Paul Brasseur.

« Nous étions dans le deuxième compartiment après celui qui a explosé. Cela s’est produit au moment où le métro a redémarré dans la station Maelbeek », relate encore ému le témoin de l’événement. « Il y a eu une exclamation puis l’obscurité, rapidement la fumée a envahi l’habitacle, des flammes aussi sur le côté, provenant probablement des débris, et beaucoup de fumée, de plus en plus ». Les passagers ont alors tenté en vain d’ouvrir les portes puis de briser les vitres. Ils se sont ensuite rendu compte que les vitres situées de l’autre côté de la rame avaient été soufflées par l’explosion. « Nous avons dès lors enjambé les fenêtres et sommes partis à 10, 15, en file indienne. Il faisait noir mais nous avons pu nous orienter grâce aux balises lumineuses jusqu’à la station la plus proche, Maelbeek. »

Paul Brasseur est ensuite resté quelques instants sur les lieux d’une sortie de la station, située sous le pont de la rue de la Loi. Il se dit « impressionné par la vitesse avec laquelle les premiers secours sont arrivés ». Il a tenté de retrouver ses amis passagers du Conforto mais tout le monde était éparpillé. Le fonctionnaire du Sénat s’est alors dirigé vers son lieu de travail où il a demandé à être consulté par le médecin du travail. « Par acquit de conscience, je me suis dit que je devais parler directement de ce que j’avais vu, ce que j’ai fait toute la journée. » A présent, il réagit sereinement tout en restant vigilant. « Je pense que ça va », confie-t-il.

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