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Note Di Rupo : « Encore moins acceptable que celle de Vande Lanotte »

Bart Maddens, politologue à la Katholieke Universiteit Leuven, proche des nationalistes flamands, exprime de grosses réserves quant au contenu de la note Di Rupo.

Le Vif/L’Express : Estimez-vous qu’Elio Di Rupo a produit un document à la hauteur de la crise que traverse la Belgique depuis plus d’un an ?
Bart Maddens : Il s’agit sans aucun doute d’une note intéressante. C’est clairement le travail d’un formateur qui ambitionne de devenir Premier ministre et qui jette des ponts vers les autres partis. C’était un peu la crainte du côté flamand : osera-t-il faire mal à son propre parti ? A la lecture du texte, on voit qu’il a osé.

Que pensez-vous de la proposition du formateur de créer une circonscription fédérale ?

Cela reviendrait à créer un super BHV. Avec cette circonscription, les figures de proue de la politique francophone pourraient faire campagne partout en Flandre. Or si on veut scinder Bruxelles-Hal-Vilvorde, c’est précisément pour empêcher les francophones de la périphérie de voter pour des listes bruxelloises et pour empêcher les leaders des partis francophones de faire campagne dans le Brabant flamand. Je n’ai aucun problème avec la présence de ces francophones, mais ça en devient un s’ils se constituent en une sorte de communauté politique. D’ailleurs, Vande Lanotte n’avait pas repris cette idée dans sa note. C’est la raison pour laquelle, selon un point de vue pro-flamand, la note Di Rupo me paraît encore moins acceptable que la note Vande Lanotte.

Elio Di Rupo propose d’organiser toutes les élections – européennes, fédérales, régionales – le même jour, une fois tous les cinq ans. Votre avis ?

Je pense que cela nuit à l’autonomie des entités fédérées. De facto, la formation du gouvernement wallon et du gouvernement flamand sera dépendante du choix de la coalition au fédéral. On l’a bien vu en 1999, quand les élections européennes, fédérales et régionales ont coïncidé. Des majorités arc-en-ciel ont été mises en place en Wallonie et en Flandre, suivant en cela l’exemple du fédéral.

Entretien : François Brabant

Retrouvez l’intégralité de cette interview dans Le Vif/L’Express du 7 juillet.

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