Niveau de corruption record dans la fonction publique en Belgique

L’an dernier, la Cellule de traitement des informations financières (Ctif), une administration fédérale indépendante en charge de l’analyse des transactions suspectes, a transmis aux autorités judiciaires 25 nouveaux dossiers relatifs à des faits potentiels de corruption et/ou de détournement par des personnes exerçant une fonction publique. Il s’agit d’un record, lit-on samedi dans Le Soir, qui a pu consulter le rapport annuel de cette cellule anti-blanchiment.

« Ce chiffre n’a jamais été aussi élevé au cours des dix dernières années« , alerte le service de renseignements financiers dans son rapport. On oscillait entre 11 et 12 dossiers par an les deux années précédentes. L’an dernier, les banques ont par ailleurs signalé un nombre record de 28.379 transactions de clients à la Ctif en raison de soupçons de fraude fiscale aggravée ou de délits criminels. C’est un tiers de plus qu’en 2021 et c’est même cinq fois plus en dix ans, ressort-il du rapport annuel qu’a également pu se procurer L’Echo.

Signalements en hausse

   Globalement, pas moins de 53.923 signalements ont été effectués l’an dernier, relaie également La Libre Belgique. Ce chiffre record recouvre toutes sortes de flux financiers suspects: des revenus d’escroquerie à la fraude sociale, en passant par la corruption, le terrorisme et le crime organisé.

   En deux ans, le nombre de signalements a bondi de 70%, selon le rapport annuel de la cellule. La majorité d’entre eux (plus de 52%) a donc émané des banques, avec plus de 10.000 notifications supplémentaires par rapport au chiffre d’il y a deux ans.

   La cellule anti-blanchiment a transmis 1.257 dossiers à la justice, qui représentent globalement plus de 1,6 milliard d’euros d’argent suspect. Un volume nettement inférieur aux 2,3 milliards d’euros de 2021. Les montants les plus élevés concernent la fraude fiscale grave, la criminalité organisée, la fraude sociale, la corruption et les escroqueries.

   L’analyse détaillée révèle que 1% à peine de ces montants suspects, soit 18,49 millions d’euros, est lié directement au trafic de drogue.

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