Mondial 2014 – Les violences policières au Brésil préoccupent Amnesty International

(Belga) La police et l’armée brésiliennes recourent à la force pour maîtriser les manifestations et jouissent d’une impunité totale, a déploré jeudi Amnesty International lors de la présentation de son rapport « Ils utilisent une stratégie de la peur ». Une semaine avant le début de la Coupe du monde de football, l’organisation dénonce l’utilisation abusive d’armes à létalité réduite et l’arrestation massive des manifestants.

Depuis juin 2013, les Brésiliens manifestent régulièrement pour dénoncer la hausse du coût des transports en commun, le manque de financements publics mais également les importantes dépenses associées à l’organisation de la Coupe du monde. Le rapport d’Amnesty International constate cependant un durcissement de la répression policière contre des mouvements sociaux généralement pacifiques. L’organisation déplore notamment l’utilisation abusive d’armes à létalité réduite (balles en caoutchouc et gaz lacrymogène notamment) ainsi que les arrestations arbitraires et massives de manifestants. « Pour les Brésiliens, la Coupe du monde est une opportunité d’exprimer leurs problèmes », indique Philippe Hensmans, directeur d’Amnesty International Belgique Francophone. « La police doit répondre graduellement, en cas de nécessité absolue et avec modération. Ce n’est pas le cas actuellement et les droits des personnes arrêtées ne sont pas respectés. » D’après Amnesty, les forces policières, insuffisamment formées pour répondre à la grogne sociale, bénéficient d’ailleurs d’une impunité totale. Il n’existe aucune conclusion d’enquête sur les violences policières commises lors des manifestations. « Les policiers, casqués et en uniforme, ne sont pas identifiables », ajoute Philippe Hensmans. L’organisation craint également les dérapages des forces militaires déployées pendant la Coupe du monde et un durcissement de la législation brésilienne. Des militants d’Amnesty ont par ailleurs remis jeudi plusieurs milliers de « cartons jaunes » aux autorités brésiliennes pour leur demander de respecter le droit de manifester pacifiquement. En Belgique, l’ambassade du Brésil a refusé de rencontrer Amnesty International Belgique Francophone, qui souhaitait lui transmettre son rapport et une pétition déjà signée par plus de 3.500 personnes. (Belga)

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