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Magnette ne veut pas perdre de temps avec la N-VA

Le Vif

Paul Magnette estime qu’il ne sera pas nécessaire pour la Wallonie de demander une révision de la loi de financement. Pour lui une meilleure gestion devrait permettre une économie plus dynamique et sociale et une société plus solidaire. Il ne veut pas non plus perdre de temps avec la N-VA.

« Nous ne sommes pas demandeurs », a déclaré Magnette dimanche dans l’émission flamande De Zevende dag. Pourtant, c’est le président de son propre parti, Elio Di Rupo, qui, il y a quelques semaines, dans un entretien au quotidien De Tijd, a plaidé pour une révision de la loi de financement qui réglemente les flux financiers fédéraux vers les régions et communautés. Elle réglemente les flux financiers entre le gouvernement fédéral et les régions et les collectivités de notre pays. La loi a été remaniée lors de la sixième réforme de l’État. Cette nouvelle loi de financement, que Di Rupo a lui-même contribué à élaborer, désavantagera financièrement la Wallonie à partir de 2024.

Mais Magnette est convaincu qu’il n’est pas nécessaire d’en arriver là. Il note également que le taux de chômage en Wallonie a baissé mois après mois au cours des six dernières années. Il est encore trop élevé, reconnaît le leader européen du PS, mais il nous assure que la création d’emplois serait plus élevée avec de meilleures mesures.

De plus, Magnette n’exclut pas totalement d’entamer des discussions avec la N-VA et à le PTB après les élections, il sembletout de même peu probable que ce sera le cas. Une impression encore renforcée par un tweet : « Non, nous ne négocierons pas avec la N-VA, nous ne voulons pas parler de confédéralisme et nous ne voulons pas perdre de temps », dit-il.

Magnette rappelle que le PS et le N-VA se sont assis autour de la table pendant des mois pendant la formation du gouvernement Di Rupo, mais que cela n’a rien donné. Après les élections municipales d’octobre de l’année dernière, des pourparlers ont également eu lieu avec le PTB, par exemple à Charleroi et Molenbeek, « mais la PTB ne voulait pas prendre ses responsabilités ».

« Si le PS parle maintenant un langage de gauche, c’est à cause de nous « , déclare Peter Mertens, président du PTB, en réaction. « Nous jouons le rôle de locomotive à gauche ». Mertens affirme également que s’asseoir autour de la table signifie aussi qu’il doit y avoir un dialogue. « Et ça, c’est souvent difficile avec le PS. A Charleroi, c’était plutôt un monologue ».

Magnette ajoute que si après les élections, les socialistes, PS et sp.a, se révèlent être la plus grande famille politique du pays, ils prendront leurs responsabilités et chercheront des partenaires pour forger une « société solidaire ». La question est de savoir si l’on va d’abord tenter de forger des coalitions en Wallonie et à Bruxelles, comme ce fut le cas il y a cinq ans. « Cela dépendra du résultat des élections « , dit Magnette. S’il est possible de former partout des majorités progressistes, alors, selon lui, les discussions pourraient avoir lieu en parallèle. « Nous devons être pragmatiques. » conclut-il.

« Seule alternative à la reconduction de majorités de droite. »

Le PS a concentré samedi son meeting de campagne électorale à Liège sur le pouvoir d’achat et la question sociale. Il s’est posé en seule alternative à la reconduction de majorités de droite. « Le climat, on avait l’impression qu’il n’y avait plus que cela qui comptait. Bien sûr, c’est un enjeu fondamental. Mais, en allant au contact des citoyens, partout, même au nord du pays, il ne nous parlent que de cela: le pouvoir d’achat », a fait remarquer le porte-parole du parti pour la campagne et tête de liste aux européenes, Paul Magnette. Envoyés dans l’opposition en 2014 à l’échelon fédéral, les socialistes tirent un sombre bilan de cinq ans de « gouvernement MR/N-VA », marqués, selon le président Elio Di Rupo, par « un tsunami anti-social ». « L’heure est grave. On a vu en une législature de quels dégâts sociaux la droite est capable », a-t-il souligné. « Une alternative puissante est possible, c’est nous, c’est le PS », a-t-il ajouté.

Le président des socialistes francophones a répété quelques-uns des engagements et revendications de son parti: indexation automatique de tous les revenus, « vraie » paix sociale, augmentation des salaires, des pensions et des allocations sociales, meilleur remboursement de soins de santé, refinancement de la justice, réinvestissement dans les services publics, en particulier les transports en commun, aide à l’isolation des logements, repas chauds gratuits en maternelle et en primaire, etc. Pour financer ses mesures, le PS veut une « réelle justice fiscale ». « Les plus aisés, personnes morales ou physiques doivent davantage contribuer », a demandé M. Di Rupo. Au nom de l’Action commune (parti, mutuelles, syndicats), le président de la FGTB Liège, Jean-François Ramquet, est venu apporter son soutien à ses camarades. « Ceux qui sous-estiment la force de l’action commune font une grave erreur », a-t-il lancé. Les élections du 26 mai revêtent une importance cruciale, a averti M. Di Rupo, selon qui « deux modèles de société » vont s’affronter. « Ce qui va se jouer dans 15 jours, c’est tout simplement l’avenir de notre modèle social, l’avenir de la solidarité, l’avenir du monde ouvrier et de la classe moyenne, l’avenir de notre pays ».

Le PS entend rejoindre le Portugal et l’Espagne dans le rang des pays qui ont ramené les socialistes au pouvoir. « Bientôt, Pedro, Antonio, vous ne serez plus seuls. La Belgique, à gauche, sera avec vous dans 15 jours », a assuré M. Magnette.

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