Geert Verrijken

« Maggie De Block est en chute libre »

La ministre des Affaires sociales et de la Santé publique Maggie De Block (Open VLD) est-elle toujours la femme politique la plus populaire du pays ? Pour une grande partie de la population probablement. Depuis quelque temps déjà il en va pourtant tout autrement dans le secteur des soins de santé. Elle y est tout sauf populaire. Cela a même tout d’une chute libre.

De Block avait déjà perdu l’adhésion d’une partie des généralistes suite au régime imposé de tiers payant. Or, la vague actuelle d’économies – plus de 900 millions d’euros, un tiers du montant total à économiser – suscite la colère de pratiquement tous les joueurs du secteur. Quelques semaines après les déclarations ministérielles d' »interventions au scalpel fin », la tempête est loin d’être apaisée. Bien contraire. Les syndicats de médecins haïssent la ministre, les centres de santé de quartier sont furieux, les pharmaciens n’avalent plus la pilule et les mutuelles aussi trouvent les mesures excessives. Les hôpitaux (flamands) et l’industrie pharmaceutique (bien que Pharma.be se charge de la plus grande partie des économies) réagissent de manière relativement modérée.

Maggie De Block est en chute libre

Il est logique que l’opposition crie au scandale -« the duty of the opposition is to oppose », mais il est rare qu’il y ait autant de protestations unanimes dans les soins de santé. De simples économies et une norme de croissance d’à peine d’un demi-pourcent minent un système solidaire, accessible et de qualité. Car là aussi, tout le monde est pratiquement d’accord : il n’est absolument pas vrai que le patient ne paiera pas les pots cassés.

Malgré toutes ces protestations, il semble fort probable que le secteur encaisse et continue. Quelle que ce soit l’ampleur des protestations, il ne semble absolument pas question d’un front commun. Les intérêts et les orientations idéologiques sont trop différents. Il n’y aura probablement pas plus qu’un communiqué de presse commun des syndicats des médecins, il n’est pas question d’actions collectives. Encore moins que les médecins et les hôpitaux montent sur les barricades ensemble.

L’influence mutualiste sur ce gouvernement est plus limitée que jamais. Pourtant, ce sont les mutuelles qui s’opposeront le plus. On verra.

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