© Belga

Loyauté fédérale ou antichambre du confédéralisme? L’enjeu post-inondations de la Vivaldi

Olivier Mouton
Olivier Mouton Journaliste

La demande wallonne d’une intervention fédérale pour couvrir les réparations consécutives aux inondations résume tout l’enjeu brûlant de la Vivaldi: une Belgique moderne ou un dernier baroud d’honneur avant 2024? PS et N-VA sont sous pression.

L’avenir de la Belgique est, en toile de fond, l’enjeu primordial de la Vivaldi fédérale. Sera-t-elle en mesure de freiner les tendances séparatistes en Flandre, via un « projet positif pour la Belgique » et des réformes visant à la rendre « plus efficace »? Le gouvernement De Croo dispose désormais de deux ans pour y arriver.

L’enjeu financier ne sera pas neutre dans cette perspective. Le coût de la crise sanitaire était une menace globale, qui pourrait être surmontée avec un endettement assumé et une reprise économique. Désormais, les finances fragiles de la Wallonie et de la Fédération Wallonie-Bruxelles seront scrutées minutieusement. Et le test de la loyauté fédérale est un autre rendez-vous majeur de la loyauté fédérale, surtout suite aux inondations de cet été qui ont surtout ravagé le sud du pays.

Pour rappel, le coût en est estimé à 3 milliards d’euros, en tout, alors que l’Open VLD proposait, la semaine dernière, de réaliser 3 milliards d’euros dans le cadre du budget 2022, maintenant que la relance est au rendez-vous. Le PS, par la voix de son président, Paul Magnette, et de ses ministres fédéraux, Karine Lalieux et Thomas Dermine, avait avoué être « tombé de sa chaise ».

Une demande « légitime » ou une « Wallonie en faillite »?

Le demande émanant du PS ce lundi matin s’inscrit dans cet enjeu vital. Le secrétaire d’Etat à la Relance, Thomas Dermine (PS), dépose sur la table du Conseil des ministres une note invitant le pouvoir fédéral à « la prise en charge exceptionnelle de 50 % du financement des infrastructures régionales impactées » par les crues de la mi-juillet, soit 600 millions d’euros.

« Une demande légitime dans un pays Fédéral », félicite Christophe Collignon (PS), ministre wallon du Logement et des Pouvoirs locaux. « La Wallonie ressemble à une nouvelle Grèce », grimace pour sa part Sander Loones, vice-président de la N-VA et « monsieur confédéralisme » du parti. En soulignant que la Région n’a, en outre, pas les leviers politiques d’un Etat. « J’avoue mon scepticisme… », commente pour sa part Philippe Destatte, directeur de l’Institut Destrée et partisan d’une plus grande responsabilisation des Régions.

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

La Vivaldi fédérale, à l’incitation du PS, est donc appelée à démontrer sa loyauté… à son propre projet politique, alors que les discussions politiques s’annoncent tendues sur les réformes et le budget. A priori, ce ne devrait âs être trop compliqué, vu que les majorités francophones sont similaires au fédéral et en Wallonie-Bruxelles, mais la droite flamande (Open VLD et CD&V) est sous pression des nationalistes en Flandre et le MR suit sa propre ligne et… plaide plutôt pour la rigueur.

L’Open VLD est entré en médiation, par ailleurs, pour tenter de faire retomber la tepérature après une rentrée politique cinglante. Un déjuner est annoncé entre Paul Magnette, président du PS, et Georges-Louis Bouchez, son homologue du MR, pour tenter de renouer le fil, alors que les deux hommes sont à couteaux tirés.

Dans ce contexte, il y a évidemment un facteur à ne pas négliger: dans le Grand baromètre Le Soir/RTL/Ipsos de ce week-end, le PS et la N-VA étaient tous les deux en perte de vitesse. Tandis que la Vivaldi, par contre, a connu déjà des heures plus délicates. Cela risque d’induire, au sein des deux formations politiques, une certaine nervosité.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire