Maylis Seydoux, 'Larmes', 2015. © Maylis Seydoux

L’oeuvre de la semaine: Miroirs brisés

Guy Gilsoul Journaliste

Une silhouette s’est approchée d’un vaste miroir posé à l’horizontale sur ce qui pourrait être une table de travail.

On ne verra ni sa tête. Au mieux distingue-t-on la position des bras, abandonnés le long d’une veste sombre. Une fleur séchée s’est déposée au bord de la surface brisée sur laquelle, suspendus, se dispersent quelques éclats tranchants.

Est-ce là, l’image et l’expression pour l’artiste française Maylis Seydoux d’une introspection commencée aux premières lueurs des années 2000. Au-delà de quelques portraits anciens, l’oeuvre s’est en effet concentrée autour d’un seul thème : « elle ».

Elle en la place qu’elle occupe dans l’intimité de ses jours. Elle, peinte sur un fond de bleus en vagues derrière la figure sereine de son compagnon assis, au premier plan. Elle, définie par les pinceaux, les brosses, les pots de couleurs disposés à la manière d’un nature morte. Elle et ses mains, longues et tendues. Elle enfin et plus récemment, qui, dans le confinement d’une chambre cherche une fenêtre mais qui n’en retient que le rideau.

Ou alors des miroirs qui puissent absorber le ciel, la nuit, l’univers et voler en éclats.

Cette thématique introspective est devenue rare dans le spectacle offert dans les galeries. A l’heure du selfie, cette peinture remet les pendules à l’heure. Maylis Seydoux ne montre plus son visage mais elle ne se dérobe pas à elle-même. Et du coup, elle exige aussi de celui qui regarde cette oeuvre, cette même sincérité du regard.

Pour la première fois, elle expose là où son époux, le peintre Stéphane Erouane Dumas a depuis longtemps conquis le public belge.

Galerie Fred Lanzenberg. 9 avenue des Klauwaerts – 1050 Bruxelles. Jusqu’au 10 décembre. www.fredlanzenberg.com

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