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L’oeuvre de la semaine: Attendre….

Ce ne sont pas tant les gens que Tatyana Yassievich représente dans les salles d’attente de la gare de Saint Petersburg. Ici, pas de foule mais une seule personne, anonyme, assise.

Ce ne sont pas tant les gens que Tatyana Yassievich représente dans les salles d’attente de la gare de Saint Petersburg. Ici, pas de foule mais une seule personne, anonyme, assise. Que pense-t-elle ? Peu importe. Elle n’est qu’un élément parmi le reste, un objet abandonné pourrait-on dire. L’architecture l’écrase. Elle possède cette aura d’un passé somptueux qui n’est plus et porte en elle le rêve de puissance d’un empire défunt. Demeure le souvenir lointain, les ors et les excès.

Le peintre, né en 1968 avait donc vingt ans quand la Russie bascule et que renaît l’orgueil de l’ancienne capitale. C’était l’heure des ateliers d’artistes audacieux, anticonformistes et pour elle,celle de l’exode. Après des études dans sa ville natale, Tatyana Yassievich gagne en effet Utrecht où elle peaufine sa technique auprès d’artistes conceptuels comme Jan Dibbets puis à Amsterdam dans l’atelier 63.

Cette formation qui met le réel à distance, privilégie la réflexion qu’elle engage avec les lieux publics de Saint-Petersburg. Mais ces halls d’attente, quais ou grandes verrières des salles des guichets ne sont pas des photographies adroitement mises en couleur par un pinceau léger et rapide qui, on songe à Dufy, balaie les surfaces de teintes d’aquarelles sur le fond blanc très présent. Toute cette manière (qui jongle avec le monumental) exprime avant tout le sentiment qu’elle peut ressentir dans ces espaces dénaturés et moribonds qui agissent comme des miroirs éblouissants du désenchantement.

Knokke, Sabine Wachters Gallery. Golvenstraat 11. Jusqu’au 29 mars. www.sabinewachters.com

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