© reprenonsnoscommunes.be/

L’extrême-gauche arrive en ordre dispersé aux élections

Le Vif

Les « Gauches communes » ont dévoilé mercredi les listes de candidats qui se présenteront à Bruxelles (Chambre et Parlement régional) pour défendre un programme anti-austérité. Le Parti social de lutte (PSL) et le Parti humaniste (PH) auraient aimé élargir leur union au PTB, mais la formation de gauche radicale, qui a le vent en poupe, a rejeté l’invitation pour cause de stratégie divergente.

Les « Gauches communes » seront défendues par Anja Deschoemacker (PSL) à la Chambre et Gilles Smedts (PH) à la Région. Les deux candidats ont exposé leurs priorités à la presse mercredi, au café bruxellois Metteko, opportunément attablés sous un étendard de Che Guevara. Ils réclament notamment la nationalisation du secteur de l’énergie pour gérer la transition énergétique. Gratuité des transports publics, logement social, économies dans le budget de la défense et sortie de l’OTAN sont quelques unes des priorités évoquées.

Les deux candidats sont unanimes: « il y a des montages de moyens » pour financer leurs politiques. Les six milliards prévus pour l’achat d’avions F35 permettraient de payer « une grande partie de notre programme », affirme M. Smedts. Mme Deschoemacker insiste de son côté pour ponctionner les fortunes.

Contrairement au PTB, les « Gauches communes » ne renoncent en rien à leur radicalité communiste. Face au risque d’une fuite des capitaux, ils veulent « une nationalisation sous contrôle ouvrier des secteurs-clés de l’économie ». Leur combat ne se mènera « pas seulement par les élections, mais aussi par les luttes en rue », qu’ils promettent de continuer à mener après le scrutin, notamment contre les sanctions administratives communales, contre les prix des transports en commun et contre les politiques d’austérité.
S’ils se retrouvent largement dans le programme du PTB, dont ils saluent l’autocritique, les membres des Gauches communes craignent « un virage à droite au niveau programmatique ». « On leur dit: ‘attention, n’allez pas trop loin' », souligne Boris Malarme, premier suppléant à la Région. Ils critiquent notamment la baisse de la TVA sur l’énergie soutenue par le PTB, en laquelle ils voient « un saut d’index déguisé ».

Malgré ces divergences, le PSL et le PH espéraient élargir leur liste commune à une formation désormais créditée d’intentions de vote de 7 à 8%. En vain. Si le PTB s’est ouvert à des candidats issus d’autres formations d’extrême-gauche (le PC et la LCR) ainsi qu’à d’autres personnalités sous la bannière PTB-Go, aucun accord n’a été trouvé avec le PSL et le PH.
Interrogé à ce sujet, le porte-parole du PTB Raoul Hedebouw estime difficile de « résoudre en deux ou trois ans ce qu’on n’a pas réussi à résoudre en quinze ans ». Le PTB « a fait sa propre rénovation » et ne veut plus s’engager « dans une concurrence de chapelles qui n’a pas lieu d’être ». « On a donné en la matière, je sais de quoi je parle », lâche-t-il.

L’extrême-gauche sera donc une nouvelle fois éparpillée entre de multiples listes aux prochaines élections. Outre celles du PTB-Go et des Gauches communes, le Mouvement de gauche et Vega défendront des programmes aux couleurs rouge vif et vert. Tous ne présenteront toutefois pas des candidats partout. Les Gauches communes affirment ainsi ne pas présenter de liste à Liège et à Anvers, afin de ne pas compromettre la chances de Raoul Hedebouw et de Peter Mertens d’obtenir un siège.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire