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Les syndicats policiers rassurés sur la perspective d’être mieux armés

Les syndicats policiers ont obtenu du cabinet du ministre de l’Intérieur Jan Jambon des promesses concernant l’armement des policiers, a indiqué Eddy Quaino, permanent Police à la CGSP Admi. Le financement des mesures reste cependant flou.

Les syndicats de police avaient rendez-vous avec le cabinet du ministre de l’Intérieur mercredi à 10h00, quelques jours après l’attaque à la machette dont ont été victimes deux policières à Charleroi. Il s’agissait de discuter des mesures de sécurité à prendre pour protéger les policiers.

Il a été convenu que les zones de police feraient une analyse complète des mesures de sécurité nécessaires, afin d’arriver à un ensemble cohérent et commun de mesures à appliquer dans les 189 zones de police du pays.

Le cabinet du ministre a promis que le ministre plaiderait pour une révision de la méthodologie de l’analyse de la menace par l’OCAM. Cela permettrait par exemple de revoir les mesures de sécurité des policiers même sans relèvement du niveau de la menace, explique M. Quaino.

Armés en toutes circonstances ?

Les syndicats ont également obtenu des assurances concernant des mesures d’armement: il serait question de permettre aux policiers d’être armés en toutes circonstances. Le ministre de l’Intérieur devrait bientôt prendre un arrêté royal en ce sens. « Cette autorisation vaudra pour une période déterminée », souligne le secrétaire permanent de la CSC Police Stéphane Deldicque. La compétence légale concernant le fonctionnement opérationnel des zones de police ressortit cependant aux chefs de corps eux-mêmes, rappelle le cabinet du ministre Jambon.

Le dossier de l’armement des agents de police va aussi être accéléré, a promis le cabinet. Il manque actuellement un avis du Conseil d’Etat pour débloquer la situation et permettre aux agents de police de porter, outre une matraque et un spray au poivre, un pistolet. « Le cabinet de Jan Jambon enverra une lettre à l’auditeur du Conseil d’Etat pour le sensibiliser à une certaine urgence », commente M. Deldicque. En attendant, le cabinet demandera aux zones de police de faire un inventaire des agents de police intéressés par une formation et un armement.

« La procédure d’achat de nouvelles munitions va également être accélérée », explique Patrick Roijens, du SLFP. « Les terroristes nous visent avec des munitions de guerre, nos armes ne peuvent pas y répondre. Nous allons donc avoir des munitions plus efficaces. »

Financement des nouvelles mesures

« Quand nous avons abordé les moyens à mettre en oeuvre pour financer les nouvelles mesures, nous n’avons pas eu de réponse du cabinet », déplore Eddy Quaino. Le risque est donc qu’aucun moyen supplémentaire ne soit dégagé, et que les zones de police doivent composer avec leurs moyens actuels, alors que « le financement n’a plus été revu depuis 2001 ».

Il n’est pour le moment plus question d’actions des syndicats. « Il faut fonctionner en partenaires de travail et viser une certaine union sacrée », estime Stéphane Deldicque. « Mais nous restons vigilants et maintiendrons la pression. »

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