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Les syndicats gardent espoir dans un possible gel de l’obligation vaccinale des soignants

Le Vif

Entre 5.000 soignants, selon l’estimation des syndicats mardi en fin de journée, et 3.800, selon le comptage de la police de Bruxelles-Ixelles effectué en début de parcours, ont manifesté mardi dans les rues de Bruxelles contre l’obligation vaccinale. Une délégation syndicale a rencontré des représentants de partis et le chef de cabinet du ministre de la Santé publique Frank Vandenbroucke.

Les manifestants sont partis de la place de la Chapelle et se sont rendus devant le cabinet de Frank Vandenbroucke, situé rue de la Loi. La police a usé de gaz lacrymogène contre des fauteurs de troubles qui ont endommagé la porte pour essayer d’entrer de force. Certains ont été identifiés.

Les manifestants ont dévié du parcours prévu, en continuant sur la petite ceinture après la porte de Namur et jusqu’au carrefour dit Arts-Loi au lieu de passer par de plus petites rues. Cela a causé de nombreux embarras de circulation. Les tunnels ont dû être partiellement fermés sur leurs pas.

Une délégation syndicale a été reçue en matinée successivement par les partis Ecolo, MR, PS et CD&V ainsi que par le chef de cabinet du ministre Frank Vandenbroucke. Elle a réclamé le retrait du projet qui doit entrer en vigueur au 1er janvier, avec des suspensions ou résiliations de contrats de travail des soignants non vaccinés à compter du 1er avril. Les syndicats en front commun n’ont pas senti une volonté de soutenir à tout prix le projet, mais n’ont pas non plus obtenu d’engagements clairs visant à le retarder ou le retirer.

« Voyant 5.000 soignants en rue, je pense qu’ils ont compris que cette obligation est ressentie comme une gifle par les travailleurs qui ont tenu bon pendant 20 mois dans des conditions difficiles », commente Nathalie Lionnet, secrétaire fédérale Non Marchand au Setca. « On a des rencontres qui vont encore s’organiser dans les jours qui viennent et j’attends beaucoup du cabinet de M. Vandenbroucke, qui va consulter ses partenaires. On espère vraiment qu’il va geler la mesure. Il était bien conscient de la crise profonde qui transcende le secteur, qui est lié à un sous-effectif chronique observé déjà avant la pandémie. »

Elle rappelle que des soignants testés positifs ont par le passé continué à travailler en prenant des précautions et qu’aujourd’hui des soignants vaccinés peuvent également véhiculer le virus, la vaccination ne faisant que diminuer la charge virale liée aux contaminations et au développement de formes graves de la maladie.

Sur base de ce constat, la syndicaliste défend que « laisser croire que ce sont les 10% des travailleurs de la santé non vaccinés qui vont changer la donne ne passe pas auprès des soignants. On ne peut pas commencer à lier la vaccination, qui est une question de santé publique, à des contrats de travail. Si on n’a pas tout le monde sur le terrain, on ne s’en sortira pas et on n’arrivera pas à passer sans dommages au-delà de cette crise Covid. Les gens sont très fatigués et appréhendent ce qu’il va se passer après le 1er janvier. Ils essaient de tenir, mais cette obligation vaccinale vient anéantir leur persévérance. Des vaccinés vont aussi quitter le secteur. »

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